La Commission fédérale des communications américaine (FCC) a publié, le 8 septembre, une proposition afin de réduire le nombre de débris spatiaux présents en orbite terrestre basse (OTB). L’objectif est de désorbiter les satellites non géostationnaires plus tôt, à la fin de leur exploitation. La Commission doit voter cette mesure le 29 septembre prochain.

Moins de satellites, moins de débris spatiaux

Jessica Rosenworcel, présidente de la FCC, explique qu’il est possible de limiter les risques de collisions entre les satellites, sources des débris. Les entreprises pourraient être amenées à programmer leurs appareils afin qu’ils sortent de l’orbite terrestre basse dans les cinq ans qui suivent la fin de leur service. Le délai demandé par la FCC est 5 fois plus court que celui préconisé par la NASA dans les années 1990. « Actuellement, il est recommandé aux opérateurs ayant des objets en OTB de s’assurer que leurs engins spatiaux sont soit retirés de leur orbite immédiatement après leur mission, soit laissés sur une orbite qui les désintégrera en rentrant dans l’atmosphère dans un délai maximum de 25 ans, afin de limiter la création de nouveaux débris orbitaux », souligne la FCC.

La NASA s’est dite préoccupée par l’impact que pourrait avoir cette limite de 5 ans sur des missions scientifiques. Face à ces inquiétudes, la FCC précise qu’il sera possible d’obtenir une dérogation dans le cadre de recherches scientifiques.

Si la proposition doit s’appliquer d’abord aux satellites sous licence américaine, elle cible aussi les appareils étrangers qui cherchent à accéder au marché américain. Les satellites déjà en orbite ne seront pas concernés par ces mesures. Quant à ceux qui ont été approuvés, mais pas encore lancés, la FCC leur accorde une clause d’antériorité de 2 ans « afin de permettre aux opérateurs d’intégrer, à leurs objectifs, l’obligation de désorbiter leurs appareils dans les cinq ans qui suivent leur mission ».

Un problème de place dans l’espace ?

Avec plus de 4 800 satellites en orbite autour de la Terre, l’environnement spatial proche encombré rend de plus en plus difficiles les missions à venir. La majorité d’entre eux ont été envoyés au cours des deux dernières années et ce nombre ne va faire qu’augmenter. Starlink, le fournisseur d’accès à Internet par satellite de SpaceX, a déjà envoyé plus de la moitié de sa constellation, composée de 4 408 appareils, dans l’espace.

Traditionnellement, les satellites lancés en OTB gravitent entre 1 110 et 1 325 kilomètres au-dessus de la planète. SpaceX a obtenu l’autorisation de la FCC pour les faire orbiter à une altitude de 540-570 kilomètres en prouvant que le processus de désorbitation prendrait moins de 5 ans à cette hauteur. « La désintégration orbitale naturelle d’un satellite situé à 1110-1325 kilomètres nécessite des centaines d’années pour entrer dans l’atmosphère terrestre, mais les satellites plus bas mettront moins de cinq ans à le faire, même en considérant les pires scénarios possibles », a déclaré (PDF) l’entreprise dirigée par Elon Musk à la FCC. À terme, SpaceX souhaiterait voir 42 000 de ses appareils dans le ciel.

Si la FCC s’inquiète du nombre de satellites dans l’espace, c’est pourtant elle qui, depuis des années, approuve leur lancement. En 2020, elle autorisait Amazon à en déployer 3 236 afin d’apporter un accès Internet dans les zones isolées du monde.