« L’avenir de l’industrie des puces sera fabriqué en Amérique », a proclamé le président américain Joe Biden en signant le 9 août le Chips and Science Act. Cette loi prévoit 280 milliards de dollars pour permettre aux États-Unis de renforcer leur avance technologique sur la Chine. 52,7 milliards de dollars sont destinés à renforcer la production de semi-conducteurs sur le territoire américain.
Les États-Unis veulent redevenir LE pays des semi-conducteurs
Depuis l’approbation transpartisane par le Congrès du projet de loi fin juillet, sa ratification n’était plus qu’une question de temps. Joe Biden, qui a cité le projet de loi dans son discours sur l’État de l’Union en mars, a déclaré vouloir le voir aboutir depuis son « arrivé au pouvoir ».
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La pénurie de semi-conducteurs et la crise de la chaîne d’approvisionnement ont convaincu l’administration Biden de la nécessité de rapatrier une partie de la production de semi-conducteur sur le sol américain. Alors que les États-Unis comptaient pour 40 % de la production mondiale de puce en 1990, cette part est descendue depuis à 10 %.
L’Union européenne a déjà adopté son propre Chips Act, à un peu plus de 40 milliards d’euros, afin d’augmenter sa propre part de 10 % à 20 % d’ici 2030. La Chine multiplie également les investissements pour atteindre son autosuffisance dans le domaine.
La loi américaine vise notamment à bloquer les efforts de l’Empire du Milieu, en interdisant aux entreprises bénéficiaires des fonds à investir massivement durant une décennie dans le pays. La BBC note que l’ambassade de Chine a dénoncé un projet de loi évoquant une « mentalité de guerre froide ».
Pour Joe Biden « L’Amérique a inventé le semi-conducteur et cette loi le ramène chez nous. C’est dans notre intérêt économique et dans l’intérêt de notre sécurité nationale ». Aujourd’hui les puces sont partout, dans l’électronique grand public, les véhicules … et les systèmes d’armements.
Un projet de loi au service de la cote de popularité de Joe Biden
La signature du texte, en présence de Pat Gelsinger, PDG d’Intel, troisième entreprise mondiale du secteur, a été immédiatement suivie par l’annonce de plusieurs investissements.
Micron a révélé un plan de construction de fabriques à 44 milliards de dollars, Qualcomm et GlobalFoundries ont annoncé une alliance à 4,2 milliards de dollars pour l’expansion d’un site du second. Les industriels américains, mais pas que, ont multiplié les pressions sur le Congrès pour l’adoption de cette loi.
Joe Biden espère que les projets alimentés par les fonds fédéraux créeront au moins un million d’emplois, ne serait-ce pour la construction des fabriques. Il estime également que la relocalisation de l’activité semi-conductrice aux États-Unis fera « baisser les coûts quotidiens ». Le pays est frappé par une inflation galopante dont pâtit sévèrement la côte du président alors que les élections de mi-mandat approchent.