Un recours collectif constitué d’employés des bureaux californiens de Google accuse l’entreprise de moins bien les payer que les hommes. Dans cette affaire, le cabinet d’avocat des plaignantes a annoncé avoir trouvé un accord (pdf) avec le géant de la tech samedi 11 juin. La firme a accepté de verser le montant de 118 millions de dollars pour mettre fin aux poursuites judiciaires. Des mesures vont également être prises pour examiner les conditions d’égalités salariales entre les sexes au sein de l’entreprise.

Une indemnisation qui ne compense pas les pertes pour les employées

La plainte avait été déposée en 2017 par d’anciennes employées des bureaux californiens de Google. Elles affirmaient que les femmes étaient moins bien payées depuis 2013 par rapport aux hommes à des postes équivalents. Le géant américain aurait ainsi violé une loi locale, le California Equal Pay Act en payant les femmes 16 794 dollars de moins à l’année par rapport aux hommes. Des faits qui relèvent d’une discrimination liée au genre.

Un accord a été trouvé entre les plaignantes et Google pour exonérer l’entreprise des accusations qui pèsent sur elle. Elle va devoir verser 118 millions de dollars d’indemnités pour les employées. Les quatre plaignantes principales Kelly Ellis, Holly Pease, Kelli Wisuri et Haili Lamar, vont respectivement toucher 75 000 dollars pour la première et 50 000 dollars pour les trois autres. Les 15 500 autres employées vont chacune toucher 5000 dollars, loin de compenser la perte de salaire engendrée par cette discrimination.

En plus de la compensation financière, l’accord va aboutir à l’intervention d’un expert indépendant en charge d’analyser les pratiques de l’entreprise concernant la discrimination à l’embauche. Un économiste du travail va aussi être sollicité pour examiner l’équité salariale chez Google.

Google est un habitué des discriminations salariales

« En tant que femme qui a passé toute sa carrière dans l’industrie de la tech, je suis optimiste concernant les actions que Google a décidé de prendre dans le cadre de cet accord, qui garantiront l’égalité pour les femmes », a déclaré Holly Pease, une des plaignantes principales.

Dans une déclaration transmise à Ars Technica, Google ne reconnaît aucuns méfaits. La firme californienne explique même que « si nous trouvons des différences dans les propositions de salaire, incluant celles entre les hommes et les femmes, nous faisons les ajustements nécessaires pour les revaloriser ». Dans cette logique, l’entreprise ajoute avoir revalorisé 2300 salaires en 2020.

Malgré ces affirmations, Google n’en est pas à son premier coup d’essai en matière de discrimination salariale. En 2019, la firme de Mountain View a payé une amende de 11 millions de dollars pour avoir discriminé 227 demandeurs d’emploi sur la base de leur âge. En 2021, elle a accepté de payer 3,8 millions de dollars pour avoir sous-payé des femmes ingénieurs de 2014 à 2017. Toutes ces amendes restent dérisoires par rapport au chiffre d’affaires de 68 milliards de dollars de l’entreprise au premier trimestre 2022.