L’histoire aura duré moins d’un an. La relation complexe entre Didi et la bourse de New York touche à sa fin. L’entreprise chinoise de mobilité a annoncé le 23 mai que ses actionnaires ont voté à 96% en faveur du départ du marché. Un dossier va être déposé en ce sens au gendarme de la bourse américain, la SEC, aux alentours du 2 juin. La négociation des actions devrait s’arrêter dans les jours qui suivent.

La folle aventure de Didi à la bourse de New York

Depuis son arrivée à Wall Street en juin 2021 la valeur boursière de Didi a chuté de 90%, soit une perte de 70 milliards de dollars. Dans les jours qui avaient suivi cette opération, l’Administration du cyberespace en Chine (CAC) avait lancé une enquête sur la sécurité des données de l’entreprise.

Cette enquête est toujours en cours, mais a eu plusieurs conséquences majeures sur Didi. Plusieurs de ses services ont été suspendus, son expansion à l’étranger a été stoppée nette et elle a reçu l’interdiction de recruter de nouveaux utilisateurs.

La société s’est retrouvée prise au milieu d’un conflit entre les États-Unis et la Chine sur les normes d’audit des entreprises cotées. Pékin interdit à ses entreprises de transmettre des données jugées sensibles aux Américains. La Securities and Exchange Commission a, elle, imposé des audits plus complets sous 3 ans, avec inspection de leurs agents.

Une centaine d’entreprises chinoises présentent à Wall Street sont menacées d’exclusion. Didi a fait office de symbole de ce conflit. Le Wall Street Journal rapporte cependant que Pékin a affirmé que Didi a décidé seule de quitter New York. Des négociations sont, par ailleurs, en cours pour régler ces difficultés.

L’avenir est à Hong Kong

Dès décembre 2021, Didi a annoncé qu’elle comptait quitter New York. La société a expliqué vouloir attendre de voir les enquêtes de la CAC aboutir, avant de s’introduire en bourse à Hong Kong.

En attendant, certains investisseurs vont devoir vendre leurs actions Didi, n’ayant pas mandat pour détenir des actions non cotées. Bloomberg note que les fonds spéculatifs ont réduit leurs avoirs Didi de 29% au premier trimestre 2022. Certains des actionnaires principaux de l’entreprise, SoftBank, Tencent, Uber, Blackrock ou Fidelity Investments, qui n’ont pas ce type de difficulté, pourraient décider de ne pas attendre le retour de Didi sur les marchés.