Ce vendredi 6 mai, la NASA a tenu une téléconférence de presse durant laquelle Jim Free, son administrateur associé pour le développement des systèmes d’exploration, a donné des nouvelles du Space Launch System (SLS). Le développement de la fusée qui doit ramener l’être humain sur la Lune subit, une fois de plus, des retards.

Des difficultés lors de la répétition générale

Tout semblait pourtant au beau fixe au mois de mars, lorsque ce monstre de 98 mètres de hauteur a enfin été installé sur son pas de tir au centre spatial Kennedy en Floride, et dévoilé au reste du monde. La mission du SLS n’est pas moindre : la fusée, propulsant la capsule Orion, doit ramener des astronautes américains sur la Lune, mais également aider à la construction de Lunar Gateway, une base permanente en orbite lunaire.

Seulement, tout ne se passe pas comme prévu. La fusée devait en effet subir une batterie de tests et notamment une répétition générale avant le lancement de la mission Artemis I ; celle-ci consiste à charger le lanceur avec du carburant et à réaliser un compte à rebours d’entraînement jusqu’à 9,4 secondes seulement du moment du décollage. Cette répétition a débuté le 1er avril et était censée se terminer deux jours plus tard.

Toutefois, les équipes de la NASA ont rencontré plusieurs problèmes, notamment une vanne bloquée sur la tour de lancement mobile de la fusée, et une fuite d’hydrogène dans l’une des lignes « ombilicales » reliant la tour au SLS, ce qui a retardé et finalement arrêté le test après trois tentatives de remplissage du carburant. En conséquence, l’appareil a été ramené dans son bâtiment d’assemblage pour que les équipes puissent enquêter sur ces problèmes et y apporter les corrections nécessaires.

Jim Free a expliqué que ces travaux se passent bien pour le moment. Ainsi, le SLS devrait revenir sur sa rampe de lancement pour une nouvelle répétition générale au début du mois de juin.

Le SLS en train d'être transporté sur son pas de tir.

Pour déplacer le SLS depuis son bâtiment d’assemblage à son pas de tir, des moyens conséquents doivent être mis en place. Photographie : NASA HQ PHOTO / FlickR

Les prochains tests ne seront peut-être pas les derniers

Cependant, la NASA ne fixera pas de date de lancement pour Artemis 1 avant d’avoir terminé le test et analysé les données obtenues. Lors de la téléconférence, Jim Free a néanmoins mentionné le mois d’août comme étant la date la plus proche possible pour le moment. Initialement, la mission Artemis 1 devait avoir lieu en mai ou en juin.

Par ailleurs, l’administrateur associé a précisé que la prochaine répétition générale ne sera peut-être pas la dernière, « c’est un défi de travailler sur ces nouveaux systèmes et ces véhicules compliqués. Nous sommes certainement propriétaires de la situation de notre programme, mais je pense que nous sommes en famille par rapport à ce que nous avons fait dans le passé », a-t-il expliqué.

En effet, la NASA est habituée à ce type de difficultés, comme c’était par exemple le cas lors des débuts de la navette spatiale. À l’époque, elle était arrivée sur son pas de tir pour une répétition générale en décembre 1980, mais elle n’avait pas été lancée avant le 12 avril 1981.

Les missions qui attendent le SLS

Pour rappel, la fusée SLS est en cours de développement depuis plus d’une décennie maintenant, et coûte des sommes astronomiques à la NASA. Il est important de noter que les quatre premières missions SLS devraient chacune coûter plus de 4 milliards de dollars pour être exécutées.

La mission Artemis I consistera à envoyer Orion en orbite lunaire. Elle sera suivie d’Artemis 2, une mission habitée autour de la Lune, en 2024. Artemis 3, le premier alunissage prévu par la NASA depuis 1972, devrait se dérouler en 2025 au plus tôt. Toutefois, ces dates sont susceptibles de changer.