Pour contourner la censure, Twitter vient de se lancer sur Tor, un navigateur web permettant de surfer de façon totalement anonyme sur le web. Dans le cadre du conflit russo-ukrainien, la portée du réseau social a été limitée par le gouvernement russe. Pourtant, Twitter veut continuer de rendre son service accessible aux utilisateurs russes.

Twitter débarque sur Tor

Vendredi 4 mars, le régulateur russe de l’Internet, Roskomnadzor, a décidé de « restreindre l’accès » à Twitter après avoir bloqué Facebook. Une décision basée sur une demande du Parquet national datant du 24 février, le jour du début de l’invasion de l’Ukraine. La guerre se joue sur le terrain, mais aussi dans les médias. En 2022, la majorité des informations sont diffusés sur le web et sur les réseaux sociaux. La Russie en a conscience et livre une véritable guerre de l’information depuis le début du conflit.

Pour échapper à la surveillance russe, Twitter a décidé de se lancer sur Tor, la principale porte d’entrée du dark web. Naviguer sur Tor permet aux utilisateurs de cacher leur localisation et leur activité. Un porte-parole de Twitter a déclaré que dans ce contexte, il était primordial de « rendre notre plateforme plus accessible. Nous avons connaissance de rapports pointant une difficulté croissante pour les utilisateurs à accéder à Twitter depuis la Russie. Nous investiguons et travaillons à rétablir un accès total à notre service ».

La Russie livre une guerre de l’information

Les restrictions des réseaux sociaux ne sont pas une nouveauté en Russie. Depuis plus d’un an, le régulateur russe ralentit déjà le fonctionnement de Twitter. Il reproche au réseau social américain de « ne pas supprimer des contenus jugés illégaux par le gouvernement de Poutine, y compris ceux liés à l’opposition ». Pour se lancer sur le dark web, les équipes de Twitter ont été accompagnées par Alec Muffett, un ingénieur spécialisé sur Tor. Il a lui-même annoncé l’arrivée de Twitter sur Tor et précise qu’il avait envisagé cette possibilité depuis 2014.


C’est justement au cours de cette même année que Facebook a lancé une version de sa plateforme sur Tor. Deux ans après, le réseau social comptabilisait déjà un million de connexions mensuelles. De nombreux médias sont également présents sur ce navigateur. C’est le cas du New York Times, de la BBC, de The Verge ou encore de ProPublica. Souvent critiqué pour avoir été utilisé comme une véritable place de marché du crime sur Internet, Tor devient aujourd’hui un outil de contournement de la censure…