Nouveau coup de massue pour Didi Chuxing. Depuis son entrée en bourse à New York à la fin du mois de juin, l’entreprise est soumise à un important examen de sa cybersécurité. En effet, Pékin serait sur le point de lui infliger des sanctions sans précédent, révèle Bloomberg. Ces annonces ont fait chuter les actions de la firme de plus de 30%.

L’entreprise pourrait écoper d’une amende record

Depuis plusieurs semaines, Didi Chuxing est dans le collimateur des autorités chinoises, qui lui infligent de multiples sanctions. Peu de temps après son introduction en Bourse à New York, 25 de ses applications ont été supprimées des plateformes de téléchargement. Dernièrement, c’est la police et la sécurité d’État chinoise qui ont débarqué dans les locaux de l’entreprise, faisant monter la pression d’un cran. C’est la première fois qu’une firme subit une telle procédure au sein de l’Empire du Milieu.

En cause, l’introduction en Bourse à New York pourtant rejetée par l’administration chinoise du cyberespace (CAC) et la gestion des données des utilisateurs de Didi Chuxing. Plusieurs sanctions sont désormais à l’étude : un retrait pur et simple de la cote, la suspension de certaines de ses activités, ou l’arrivée dans son actionnariat d’un investisseur public. Elle pourrait aussi écoper d’une amende record, supérieure à celle de 2,3 milliards d’euros infligée à Alibaba.

Pour le moment, aucune décision ne semble prise. “Il est difficile de deviner quelle sera la sanction, mais je suis sûr qu’elle sera substantielle”, a déclaré à Bloomberg Minxin Pei, professeur en études gouvernementales au Claremont McKenna College en Californie.

Didi Chuxing, dernière cible en date de la Chine

Didi Chuxing n’est que la dernière entreprise de la liste à subir les répressions des régulateurs chinois. En effet, en février 2021, Pékin a dévoilé un plan d’action pour améliorer le cadre réglementaire du numérique en brisant les monopoles, réglementant la collecte de données, et en protégeant les droits des utilisateurs.

Pour ces raisons, de nombreuses firmes technologiques chinoises sont visées par des enquêtes, menées aussi bien par l’Administration d’État pour la régulation des marchés (SAMR), et plus dernièrement par la CAC. Cette dernière examine attentivement les données des utilisateurs chinois récoltées par les sociétés. Nombreuses d’entre elles, dont Tencent et Alibaba, en ont déjà fait les frais. Plusieurs de leurs applications ont été supprimées.

La Chine réfléchit désormais à effectuer systématiquement un examen de sécurité pour les entreprises souhaitant s’introduire en bourse à l’étranger. Didi Chuxing pourrait être la première à subir les conséquences de ces nouvelles réglementations, qui pourraient ne pas être les dernières. Il y a quelques jours, les plus grandes firmes technologiques chinoises se sont engagées à respecter les lois antitrust qui leur sont imposées. Un engagement qui est inévitablement lié à la pression exercée par les autorités du pays sur ses géants numériques.