Le lanceur chinois Longue-Marche 2F a quitté la Terre le 17 juin à 9h22 heure locale (3h22 heure de Paris), du centre de lancement spatial de Jiuquan, situé dans le désert de Gobi, au nord-ouest de la Chine. Dix minutes plus tard, en orbite, la navette Shenzhou-12 avec ses trois passagers, s’est détachée de la fusée et a atteint la station spatiale chinoise.

Premier voyage habité depuis cinq ans

Les trois taïkonautes, transportés par Shenzhou-12, ont pu rejoindre sans encombre la station, rapporte l’Agence spatiale chinoise des vols spatiaux habités : « L’équipage de Shenzhou-12 est en bonne santé et le lancement est un succès complet ».

Pour la Chine il s’agit du premier voyage habité dans l’espace depuis environ cinq ans. Des trois taïkonautes, dont l’identité a été longuement tenue secrètes, seul son commandant, Nie Haisheng, a déjà eu l’occasion de se rendre dans l’espace à deux reprises. C’est une première pour Liu Boming et Tang Hangbo.

Ils vont rester trois mois sur place et notamment effectuer des missions extra-véhiculaires, à l’image de Thomas Pesquet qui est sorti dans le vide spatial durant plusieurs heures le 16 juin, afin de mener diverses expériences, et surtout de vérifier le bon fonctionnement de la station.

À défaut d’accès à l’ISS, la Chine a construit sa station

Les trois hommes sont les premiers passagers du module Tianhe qui les accueille. Il a été placé en orbite basse, à peu près à la même altitude que la Station spatiale internationale (ISS), le 29 avril 2021. Il s’agit du premier des trois éléments de la station, le plus important, le lieu de vie.

D’ici 2024, deux laboratoires le rejoindront et donneront à la station Tiangong (« palais céleste ») sa forme définitive en forme de T. La station aura une taille comparable à la station soviétique Mir (1986-2001) et aura une durée de vie d’une dizaine d’années.

Cet ambitieux et coûteux projet a été lancé lorsque les États-Unis ont repoussé la demande de participation de la Chine au projet de l’ISS. Ce dernier, auquel participe l’Europe, la Russie, le Canada, le Japon et les États-Unis, doit prendre sa retraite en 2024. Une prolongation reste toutefois envisagée ; dans le cas contraire, en 2024, la Chine pourrait être le seul pays à posséder sa station habitée en orbite.