Après avoir lancé Messenger Kids en décembre 2017, Facebook a récemment annoncé l’arrivée d’un autre service à destination des enfants et pré-adolescents : Instagram Kids. En phase de développement pour le moment, la nouvelle version du réseau social inquiétait déjà la semaine dernière des politiques américains. Encore plus récemment, une lettre adressée à Facebook par 35 associations de défense des consommateurs et 64 experts en développement de l’enfant demande à l’entreprise de Mark Zuckerberg d’abandonner le projet.

Des inquiétudes suite à l’annonce d’Instagram Kids

Alors que le projet n’a pas encore été lancé, Instagram Kids est déjà source d’inquiétudes. Dans cette lettre ouverte pdf) rédigée par l’association Campaign for a commercial-free childhood (CCFC), les groupes et experts déclarent que les réseaux sociaux sont aujourd’hui des facteurs de risques pour la santé physique et le bien-être des enfants.

La coalition explique ainsi qu’Instagram « exploite la peur de manquer quelque chose et le désir d’approbation des pairs pour encourager les enfants et les adolescents à vérifier constamment leurs appareils et à partager des photos avec leurs followers ». De plus, « l’accent mis sans relâche par la plateforme sur l’apparence, la présentation de soi et l’image de marque représente un défi pour la vie privée et le bien-être des adolescents ».

La lettre précise ensuite que de nombreuses recherches ont aujourd’hui prouvé que les réseaux sociaux et le temps d’écran excessif chez les enfants contribuent au développement de plusieurs dangers tels qu’un bien-être psychologique moindre, un risque accru de dépression et d’idées suicidaires ou encore l’obésité.

La coalition ajoute qu’une version du réseau social dédiée aux enfants n’arrangera pas ces problèmes. En effet, la plupart des 10-12 ans utilisent déjà Instagram malgré la restriction d’âge et l’adoption d’une version plus enfantine aurait peu de chances de les séduire. Du côté des plus jeunes, l’arrivée d’Instagram Kids pourrait les entraîner dans des dérives routinières ou encore du body-shaming.

La réponse de Facebook

Face à cette situation, Facebook a rapidement réagi par le biais de l’une des porte-parole de l’entreprise, Stéphanie Otway. « Nous venons de commencer à explorer une version d’Instagram pour les jeunes adolescents. Nous convenons que toute expérience que nous développons doit donner la priorité à leur sécurité et à leur vie privée, et nous consulterons des experts en développement de l’enfant, en sécurité et en santé mentale des enfants, ainsi que des défenseurs de la vie privée », affirme-t-elle. La porte-parole précise par la suite qu’aucune expérience à destination des moins de 13 ans ne comportera de publicité.

« La réalité est que les enfants sont en ligne. Ils veulent se connecter avec leur famille et leurs amis, s’amuser et apprendre, et nous voulons les aider à le faire d’une manière sûre et adaptée à leur âge », explique Stéphanie Otway. Pour finir, nous apprenons que les équipes de Facebook travaillent « sur de nouvelles méthodes de vérification de l’âge pour empêcher les moins de 13 ans d’accéder à Instagram » et étudient « la possibilité d’offrir aux enfants une expérience Instagram adaptée à leur âge et gérée par les parents ».