Nouveau chapitre dans l’affaire Meng Wanzhou. Après l’échec de ses poursuites judiciaires au Royaume-Uni contre HSBC, la directrice financière de Huawei continue de mener son offensive à Hong Kong, ont rapporté nos confrères de SCMP. Son objectif : avoir accès à des documents internes qui pourraient appuyer sa défense, et ainsi éviter son extradition du Canada vers les États-Unis.

De quoi est accusée la directrice financière de Huawei  ?

C’est en 2013 que commence l’affaire Meng Wanzhou. Lors d’une réunion avec HSBC, la directrice financière de Huawei aurait sciemment menti à la banque britannique en édulcorant ses relations avec SkyCom, une entreprise qui se trouve être basée en Iran. Double peine pour la dirigeante chinoise. D’une part, elle est accusée d’avoir violé les sanctions américaines mises en place contre l’Iran. De l’autre, elle est accusée d’avoir induit HSBC en erreur au cours de ses accords commerciaux avec Huawei, ce qui aurait, à son tour, mis la banque en danger de violer les sanctions américaines contre l’Iran.

En 2018, Meng Wanzhou est ainsi arrêtée aux Canada sur ordre des forces de police américaines. Dès lors, les États-Unis cherchent à l’extrader afin de l’amener devant les tribunaux du pays. Ce à quoi s’opposent rapidement les avocats de Meng Wanzhou qui affirment alors que cette procédure d’extradition « est sans fondement ».

À l’heure où nous écrivons ces lignes, Meng Wanzhou se trouve encore au Canada. Si la dirigeante chinoise n’a toujours pas été extradée aux États-Unis, elle sait toutefois se trouver dans une position délicate : la justice américaine semble bien décidée à aller jusqu’au bout de ses idées, et le Canada a, à maintes reprises par le passé, fait savoir son désir de collaborer.

Meng Wanzhou mène l’offensive

À la mi-février 2021, les avocats de Meng Wanzhou ont décidé de poursuivre HSBC en justice au Royaume-Uni afin d’avoir accès à des documents ayant permis aux autorités américaines de demander l’extradition de la femme d’affaires. De fait, la directrice de Huawei affirme ne pas avoir induit HSBC en erreur sur les affaires menées entre Huawei et l’Iran, et ces documents pourraient le prouver. Les allégations de fraude qui constituent la base de la demande d’extradition ne seraient alors plus recevables, et la cadre chinoise serait enfin « libérée » de son épée de damoclès.

À l’annonce de ces poursuites, un porte-parole d’HSBC a réagi : « Cette demande de divulgation au Royaume-Uni est sans fondement. HSBC n’est pas partie prenante dans l’affaire pénale sous-jacente aux États-Unis ou dans la procédure d’extradition au Canada ». Un avis manifestement partagé par le juge britannique en charge de l’affaire puisque celui-ci a rapidement rejeté les poursuites.

Loin de se décourager, Meng Wanzhou poursuit son offensive. Le 25 février dernier, les avocats de la directrice financière de Huawei ont déposé un nouveau recours à l’encontre d’HSBC, mais cette fois, à Hong Kong. Il est ainsi prévu que dès le 12 mars prochain, la juge Linda Chan Ching-fan procède à une audience à huis clos durant laquelle elle entendra Meng Wanzhou. De son côté, HSBC n’a pas souhaité commenter ces nouvelles poursuites.