Quelle est l’une des différences entre la chirurgie en début du XXe siècle et celle d’aujourd’hui ? La taille des cicatrices. La chirurgie mini-invasive permet d’opérer un patient en effectuant de toutes petites incisions sur la peau. Avantageuse d’un point de vue esthétique, mais aussi pour limiter les dommages aux muscles et aux tendons, cette pratique a pourtant ses défauts comme le manque de précision pour les chirurgiens. Pour les aider, des chercheurs de l’Institut Wyss (spécialisé dans le développement de dispositifs pour la santé et rattaché à l’université de Harvard) ont créé un micro-robot muni d’un laser aussi petit que le diamètre d’une paille (6mm sur 16mm). Présenté dans la revue Science Robotics, l’outil permettrait d’inciser et d’arrêter le saignement interne lors d’une opération avec plus de précision que les méthodes actuelles.

Les inconvénients de la chirurgie mini-invasive dans la pratique

Actuellement, lors d’une opération chirurgicale de type mini-invasive, les professionnels de la santé utilisent des instruments spécifiques pour entrer à l’intérieur du corps et effectuer les « réparations » nécessaires. Ces outils ont des extrémités très flexibles afin d’être le plus précis possible, un peu comme l’extension d’une main. En parallèle, les chirurgiens ont parfois besoin de couper un tissu ou d’arrêter un saignement interne. Pour cela, ils ont deux solutions :
1) utiliser un laser. Cependant, ce dernier ne fonctionne qu’en ligne droite et ne peut donc servir que sur des parties du corps situées dans sa ligne de visée ;
2) Transporter l’énergie (source de chaleur) via un câble ou des électrodes jusqu’à l’extrémité de l’instrument flexible à l’intérieur du corps. Cela permet d’accéder à des zones difficiles, mais limite la précision du chirurgien dans ses autres gestes et peut endommager les tissus.

Les ingénieurs en robotique de l’institut de Wyss – déjà connus pour avoir déjà fabriqué le petit robot mini-RCM pour assister les chirurgiens – ont alors décidé de combiner les deux techniques pour créer leur micro-robot à guidage laser que l’on peut attacher à un dispositif chirurgical flexible. Les premières démonstrations ont montré que le micro-robot est efficace pour cartographier et suivre des trajectoires compliquées. Il peut se glisser là où plusieurs ablations au laser sont nécessaires et les effectuer à grande vitesse avec un haut degré de précision.

La technologie au service de la chirurgie

Opérer un patient en ayant le moins d’impact possible sur le reste du corps est l’une des préoccupations du corps médical, notamment à travers la chirurgie mini-invasive. Cependant, comme nous venons de le voir, il s’agit d’une technique compliquée pour les chirurgiens qui n’ont pas le même champ d’action que lors d’une opération classique. La technologie est ainsi là pour aider au maximum les médecins à entrer dans le corps de manière quasi incognito. En parallèle du micro-robot laser présenté par l’institut Wyss, d’autres innovations ont vu le jour ces dernières années, comme ce robot filiforme ou encore cette sonde encore plus fine qu’un poil pour se glisser dans les vaisseaux sanguins. Des chercheurs travaillent même sur des techniques dites « moléculaires » pour intervenir sur le corps humain sans scalpel, à l’aide d’hydrogels bien spécifiques.