Le ministère de la Défense américaine a lancé, vendredi dernier, une demande d’informations qui pourrait aboutir à la création d’un nouveau réseau sans fil 5G à destination des armées, mais aussi de certaines entreprises, dont celles de la Silicon Valley, entre autres.

Le Wall Street Journal rapporte que cette nouvelle solution permettrait au Pentagone de garder un oeil sur certaines fréquences, sans avoir à les laisser à des opérateurs, comme cela avait été le cas en août dernier par exemple.

Des entreprises sur le réseau utilisé pour la défense américaine

Le nouveau projet lancé par le Pentagone, pour le moment via une demande d’informations, pourrait amener les armées et certaines entreprises d’exploiter le même réseau sans fil 5G. C’est un projet qui permettrait au Pentagone de ne pas avoir besoin de vendre cette fréquence, mais surtout de garder un oeil sur l’ensemble des opérations sans intrusions extérieures, comme celles d’un opérateur.

Quant aux entreprises rejoignant le réseau, elles pourraient passer l’étape d’obtention de licences et ainsi connecter des voitures autonomes, des usines, et des hôpitaux, directement via des signaux 5G ultrarapides.

Bientôt des oppositions fortes au projet du Pentagone ?

Ce projet pourrait cependant susciter l’opposition de certains opérateurs. Jusqu’à présent le marché sans fil a été dominé par trois fournisseurs. Tous ont déployés des services 5G en mettant à niveau leurs réseaux existants, afin de vendre des connexions ultra rapides à leurs clients mobiles. Mais aujourd’hui, ces opérateurs sont concurrencés par des géants de la technologie qui veulent, eux aussi, se faire une place sur ce marché. Une concurrence qui n’est pas forcément la bienvenue.

L’industrie du réseau sans fil a déjà fait valoir que les États-Unis disposaient de deux réseaux 5G à l’échelle nationale, sans compter le troisième, à venir. Pour Nick Ludlum, porte parole de l’association CTIA, il est plutôt important de « maintenir le cap et de rester concentrer sur les solutions pour le secteur privé ».

Et cette opposition pourrait ne pas s’arrêter aux opérateurs. En effet, en 2018, la Maison Blanche s’est déjà opposée publiquement à une proposition similaire. Le gouvernement de Trump aurait plutôt tendance à se ranger du côté des opérateurs de téléphonie mobile, s’engageant à vendre 100 mégahertz du spectre du Pentagone à une vente aux enchères d’ici la fin de 2021. Des négociations devraient donc avoir lieu prochainement afin d’essayer de mettre tout monde d’accord…