Les sanctions appliquées par l’administration Trump à l’encontre de Huawei commencent à engendrer des effets palpables au sein de l’entreprise chinoise. C’est une conséquence à laquelle nous nous attendions : Huawei pourrait être à court de puces pour ses smartphones car Samsung vient d’annoncer qu’il cessera de fournir ses composants électroniques au géant chinois.

Huawei bientôt à court de composants électroniques ?

Selon le journal sud-coréen Chosun llbo, Samsung et SK Hynix, un fabricant de puces électroniques, s’apprêtent à cesser totalement leur collaboration avec Huawei. Le géant chinois risque de se retrouver très bientôt dans une situation délicate et de manquer de composants électroniques. Le 15 septembre, les deux sociétés coréennes stopperont définitivement la vente de pièces détachées à la société chinoise. C’est le jour de l’entrée en vigueur des nouvelles restrictions imposées par le gouvernement américain.

Depuis l’annonce du décret d’urgence nationale, Washington a décidé d’interdire aux fournisseurs du monde entier d’utiliser les technologies américaines pour produire des composants pour Huawei. Une sanction qui empêche même la production des puces Kirin 9000, conçues par les propres ingénieurs de Huawei à destination des appareils haut de gamme de la marque. Ces puces étaient jusque-là produites par la firme Taiwan Semiconductor Manufacturing Co. (TSMC) qui utilisait des technologies de fabrication américaine. Pour le moment, il semblerait que Huawei n’ait pas les capacités de fabriquer ses propres composants électroniques.

Des sanctions qui pénalisent aussi les fabricants de puces

C’est à contrecœur que Samsung et SK Hynix stoppent leurs relations commerciales avec Huawei. En effet, les sanctions américaines vont également nuire aux fabricants sud-coréens pour qui Huawei était un énorme client. Dans le cas de SK Hynix, 40% des recettes réalisées au cours du premier semestre 2020 provenaient des exportations vers la Chine. De son côté, Huawei a commencé à anticiper le problème en changeant progressivement de fournisseurs pour travailler avec des entreprises chinoises. Le géant technologique s’est notamment tourné vers SMIC, le principal fournisseur de composants électroniques du pays.

Vous l’aurez compris, ces sanctions nuisent également aux entreprises américaines. En leur interdisant de vendre leurs composants électroniques au constructeur chinois, l’administration Trump prive ses entreprises d’un gigantesque marché évalué à près de 8 milliards de dollars. Une telle mesure laisse forcément plus de place aux entreprises étrangères pour travailler avec les géants chinois. Pas certain que le calcul soit le meilleur pour l’économie américaine. C’est la raison pour laquelle Qualcomm proteste et tente depuis quelques mois de faire pression sur le gouvernement américain.