Cette affaire récente du post de Donald Trump, qui a fait beaucoup de bruit et qui a même poussé les employés de Facebook à faire une manifestation virtuelle, réveille les vieux démons du réseau social. Plusieurs employés dénoncent des pratiques douteuses dans les plus hautes sphères de direction. Facebook aurait ignoré la recherche sur les préjugés raciaux.

Facebook est-il piégé dans sa propre idéologie ?

Max Wang était ingénieur pour Facebook à Boston depuis 2011. Il a récemment quitté son poste et explique pour quelles raisons dans une vidéo postée sur YouTube. Selon lui, Mark Zuckerberg et sa garde rapprochée auraient ignoré les recommandations des chercheurs sur la discrimination provoquée par l’algorithme du réseau social. Il affirme que :

« Je ne pense pas que Facebook accorde suffisamment d’attention aux besoins de ses utilisateurs. À mon sens, la société est piégée par son idéologie de la liberté d’expression et cela l’empêche d’agir pour le bien commun, notamment pour réguler les préjugés raciaux ».

 

L’affaire du post de Donald Trump publié sur Facebook qui disait que : « quand le pillage commence, la fusillade commence », au moment des manifestations pour protester contre la mort de George Floyd a fait beaucoup de bruit. De son côté, Twitter n’avait pas hésité à se positionner et masquant le tweet de président américain. Le manque d’action de la direction de Facebook sur cette question a contribué à renforcer ce que pensent de nombreux salariés depuis longtemps.

La recherche des préjugés raciaux sera finalement intégrée

En interne, de nombreux employés du réseau social sont convaincus qu’un petit cercle restreint de cadres supérieurs, prend des décisions qui vont à l’encontre des recommandations des experts et des chercheurs qui se trouvent en dessous d’eux, notamment en ce qui concerne les discours haineux, la violence et les préjugés raciaux. Vous connaissez probablement les personnes visées : le directeur général Mark Zuckerberg, la directrice des opérations Sheryl Sandberg, Nick Clegg, vice-président des affaires mondiales et de la communication, et Joel Kaplan, vice-président de la politique publique mondiale.

Il aura fallu attendre un boycott massif des annonceurs pour que Facebook se réveille. Il y a quelques jours, le réseau social a enfin annoncé que la recherche sur les préjugés raciaux serait intégrée dans son algorithme. Max Wang a également expliqué que :

« Selon moi, Zuckerberg agit en suivant la politique définie depuis le départ, celle qui doit favoriser la liberté d’expression, plutôt qu’en la repensant. Cela ne peut plus durer ».