Jeudi 28 mai, Donald Trump a posté un tweet pour faire part de son agacement à propos des manifestations pour la mort de George Floyd. Il a incité les forces de l’ordre à ouvrir le feu. Les employés de Facebook ont entamé une manifestation virtuelle contre l’absence de réponse de Mark Zuckerberg suite aux déclarations du président.

Une manifestation virtuelle contre la position de Facebook

Twitter a rapidement masqué ce tweet qui ne respectait pas les règles en vigueur. Suite à cette « censure », Trump a décidé d’entrer en guerre contre les réseaux sociaux. Le président des États-Unis divise et bouleverse le monde depuis quelques années. Son dernier tweet à propos de la mort de George Floyd et des manifestations qui s’en suivent, est certainement la goutte d’eau qui fait aujourd’hui déborder le vase. Trump a écrit ceci sur Twitter et Facebook : « quand le pillage commence, la fusillade commence ».

Un message clair qui n’incite clairement pas à apaiser les maux des manifestants et d’une communauté afro-américaine qui réclame justice. De nombreux salariés de Facebook se sont joints à ce mouvement en lançant une manifestation virtuelle. Ils ont demandé à poser un congé et, d’après le New York Times, ont ensuite ajouté une réponse automatique à leur e-mail informant leurs interlocuteurs qu’ils protestent contre la position de leur propre entreprise. Depuis, Facebook a reconnu avoir fait une erreur et a déclaré qu’il ne demanderait pas à ses employés d’utiliser leurs congés payés pour manifester.

Ce n’est pas tout, il y a une histoire raciste derrière cette phrase. Il faut remonter aux années 60. À l’époque, un chef de la police blanc a utilisé cette même phrase lors de manifestations dans des quartiers noirs de Miami. Trump prétend qu’il n’en avait pas connaissance. Quand on connaît le personnage, on peut penser que c’est vrai. Mais la référence est bel et bien réelle.

Une situation rare chez le géant des réseaux sociaux

Si Twitter a très rapidement apposé son tag « glorification de la violence » sous ce tweet, Mark Zuckerberg, n’a pas été aussi réactif. Il a expliqué que la politique de l’entreprise permettait de discuter de l’utilisation de la force par l’État. Le patron de Facebook a tout de même ajouté ceci : « bien que je pense que la situation actuelle soulève des questions importantes sur les limites potentielles de cette discussion ». En mars 2020, le réseau social n’avait pourtant pas hésité à supprimer une campagne publicitaire trompeuse de Donald Trump.

Zuckerberg estime que les américains doivent savoir si le gouvernement prévoit de déployer la force. Vraisemblablement les employés de Facebook ne sont pas de cet avis. Ils ont profité de cette situation pour faire circuler des pétitions qui demandent à Facebook d’ajouter plus de diversité dans ses rangs. Certains collaborateurs du groupe ont même menacé de démissionner si Zuckerberg ne revenait pas sur sa position.

Il est assez rare d’observer une telle situation chez Facebook et c’est pour cette raison que nous la relayons. Les employés de Facebook sont habituellement plus « dociles ». C’est une preuve supplémentaire de la division qu’exerce Trump au sein de la société américaine. Un porte-parole de Facebook a déclaré dans un communiqué que :

« Nous reconnaissons la douleur que beaucoup de nos concitoyens ressentent en ce moment, en particulier notre communauté noire. Nous encourageons les employés à parler ouvertement lorsqu’ils ne sont pas d’accord avec les dirigeants ».