Sur son blog, le 5 février, Netflix a annoncé commencer à diffuser avec le codec vidéo AV1 en streaming sur son application Android. Le dispositif est censé, à terme, remplacer le codec le plus rependu actuellement, le VP9. Un effort de plus du leader mondial de la vidéo à la demande pour ses clients.

Codec ? Qu’est-ce que c’est ?

Un codec est un dispositif qui permet d’encoder un flux de données numériques pour les stocker ou les transmettre. La norme actuelle est au VP9, un codec vidéo développé par Google en 2013. Pour lui succéder les grandes entreprises de la tech américaine, Amazon, Google, Intel, Microsoft, Netflix se sont associés dans l’Alliance for Open Media (AOMedia).

Le but est alors de créer un format vidéo performant, libre de droits, en s’engageant à ne pas se mener une guerre commerciale. La démarche séduit et plusieurs entreprises rejoignent l’alliance dans les années qui suivent, VideoLAN, créateur de VLC, Samsung, Tencent, Facebook, Apple…

En mars 2018 les travaux de l’Alliance ont entrainé la sortie de AV1 (AOMedia Vidéo 1). Le codec compresse une vidéo 20% plus efficacement que le VP9, donc plus économe en données mobiles. C’est avec ce principal atout qu’il espère remplacer et compte concurrencer l’autre codec H.265/HEVC. L’utilisation du dispositif est amenée à s’étendre.

Netflix a donc décidé d’ouvrir la voie, avec un enthousiasme non dissimulé dans son communiqué de presse. Présenté comme déjà disponible en activant l’option « Économie des données », le codec est disponible pour « les titres sélectionnés », explique Netflix sans plus de précision.

AV1 commence tout juste à se faire une place

Pour le moment l’option n’est disponible que sur Android. Selon l’entreprise de streaming, ce choix est logique puisque ce sont en premier lieu les utilisateurs de smartphone qui verront de l’intérêt à économiser leur consommation de données mobiles. Netflix compte bien cependant étendre AV1 sur toutes les plateformes à terme, le dispositif n’en est encore qu’au tout début de son déploiement.

L’économie des données est avérée, mais le dispositif suscite également des inquiétudes, notamment sur son impact sur les batteries des smartphones à cause de la puissance nécessaire. AV1 est déjà disponible sur YouTube où il est possible de l’activer, mais selon Engadget ce choix est précédé d’un avertissement sur la puissance consommée.

Pour la même raison, tous les téléphones Android ne peuvent pas supporter le codec. Une problématique qui devrait progressivement disparaître au fur et à mesure qu’AV1 s’installera comme norme.