Sous couvert d’aider les utilisateurs à « construire leur communauté virtuelle », Facebook prévoit de récupérer toujours plus de données personnelles. Gizmodo fait part des dernières intentions du groupe ce 12 décembre : pour pouvoir accéder à de nouvelles fonctionnalités, les propriétaires d’un casque Oculus VR seront dans l’obligation de se connecter à leur compte Facebook.

Le réseau social compte utiliser ces données pour proposer de la publicité ciblée

De nouvelles fonctionnalités dites « sociales » sont ajoutées aux casques Oculus. Il sera désormais possible de converser et d’envoyer des messages aux autres utilisateurs, rejoignant ainsi les jeux, événements, parties etc.

Pour accéder à ces nouvelles fonctionnalités toutefois, le compte Oculus ne suffira plus, et il faudra passer par ses identifiants Facebook. Le groupe insiste sur la préservation d’identité de l’utilisateur, libre de divulguer ou non ses identifiants Oculus (autrement dit son vrai nom), et en mesure de « contrôler » les informations diffusées sur son profil ou sur son calendrier.

En contrepartie, nous y voilà, Facebook récoltera des données au « contenu pertinent » sur les activités des propriétaires de casques Oculus, comme le type d’application utilisée. Ainsi, dans sa grande bonté, le réseau social sera en mesure de proposer des événements ou d’autres applications pouvant intéresser les utilisateurs. De quoi optimiser l’expérience utilisateur, et personnaliser les services en fonction des besoins, bref, on connait la chanson du ciblage publicitaire.

Mais les utilisateurs peuvent dormir sur leur « casque »… Facebook est catégorique : le « mapping » 3D de l’intérieur des habitations créés par le système Oculus Insight sera stocké en « local ». Rien de tout cela ne sera utilisé à des fins publicitaires, quelle délicate attention.

Comme toujours, la firme joue les pseudo-équilibristes, et laisse entendre qu’en dépit des informations sans cesse collectées, celle-ci n’a aucunement l’intention d’empiéter sur la vie privée des utilisateurs. Néanmoins, Gizmodo ne manque pas de remémorer aux lecteurs les récents aveux de Facebook, qui admettait en août dernier avoir écouté et récupéré des extraits de conversation des utilisateurs grâce à Messenger. Fin septembre, nous apprenions que les mêmes pratiques s’opéraient par le biais des écrans connectés Portal. Et si les écoutes ont momentanément été interrompues, celles-ci ont repris, mais en toute transparence cette fois… car Facebook offre la possibilité de désactiver le système d’écoute à ses clients désormais.

Bienvenue dans l’écosystème Facebook, un monde qui prépare celui de demain, ainsi qu’aime à le dire Mark Zuckerberg, soucieux de créer un espace dans lequel chacun aurait « les mêmes possibilités », déclarait-il à l’occasion de l’annonce d’Horizon, réseau social virtuel prévu pour 2020.

La même possibilité sera en effet offerte à chaque utilisateur, celle d’offrir un accès gratuit à ses données personnelles. En échange de quoi, chacun pourra user des services qu’on lui propose, dès qu’il sera en possession d’un casque à 400 euros (minimum) : mais quel enchantement !