C’est officiel ! Alors que Jane Manchun Wong a reperé début septembre une version sans j’aime de Facebook, le réseau social a annoncé que cette version sans like commençait à être testée en Australie. Ce n’est pas une surprise et cela n’engage en rien Facebook à un déploiement officiel, cependant l’initiative risque d’être testée à plus grande échelle dans les prochains mois.

Facebook veut mettre fin au règne du like

Pour ceux qui ne sont pas au courant, Instagram teste depuis plusieurs mois une version de son réseau social sans faire apparaître le nombre de like. Sur le feed en dessous des photos de vos amis, apparaît simplement « xxxx et d’autres aiment cette photo ». Il n’est plus possible de voir le nombre de personnes ayant mis un like, sauf pour la personne ayant posté la photo.

Facebook explique ainsi que dans ce nouveau test, le nombre de like est caché au grand public, tout comme le nombre de réactions, ainsi que le nombre de vues d’une vidéo sur un post ou une publicité. L’entreprise a ajouté que ce n’était qu’un premier test, qu’il n’est pour le moment pas encore décidé de l’étendre et que les premiers résultats permettront de prendre des décisions adéquates. Pour vous donner un aperçu, vous pouvez voir dans l’image en haut de l’article et ci-dessous à quoi ressemble les posts.

© TechCrunch

Les utilisateurs sont toujours en mesure de mettre des réactions, des likes et de commenter, mais ils ne pourront plus voir le détail et surtout qui a réagit. La seule personne qui pourra obtenir le détail du nombre de like ou de vues, est la personne à l’origine du post.

Quelles conséquences pour les marques et les influenceurs ?

Avant de parler business, l’objectif premier pour Facebook en cachant le nombre de like sur Facebook et Instagram est de réduire la pression sociale, le sentiment d’envie, et parfois le mal être ressenti par les utilisateurs. Lorsque ces applications ont été lancées, l’idée était de partager du contenu à titre personnel, sans but commercial, tout simplement pour se faire plaisir. Facebook veut rendre son écosystème plus sain, pour l’ensemble des utilisateurs et explique que « nous recueillerons les réactions pour comprendre si ce changement améliorera l’expérience des gens ».

Vers de nouvelles manières de collaborer ?

Le problème est que de plus en plus de marques font appel aux influenceurs pour faire la promotion de leurs produits ou leurs services. Pour faire leur choix, les entreprises regardent des chiffres clés, comme le nombre d’abonnés, le nombre moyen de réactions, d’interactions ou encore le taux d’engagement, mais également le contenu posté et la communauté de l’influenceur. Des données disponibles à tous.

Avec ce changement et donc la suppression au grand public du nombre de like et de réactions, cela va être plus compliqué. Les annonceurs seront probablement plus sélectifs et demanderont beaucoup d’informations aux potentiels influenceurs afin d’être certains de leur retour sur investissement. Certains pourraient également se baser sur le nombre total d’abonnés, une donnée qui n’a finalement que peu d’importance, car nombreux sont ceux à acheter de faux abonnés.

Les influenceurs vont devoir faire preuve de crédibilité et surtout ne pas mentir sur leur communauté. Instagram a récemment lancé un compte créateur, permettant à ces derniers de bénéficier de statistiques détaillées. On imagine que les entreprises demanderont à avoir accès à ces données, afin de vérifier les chiffres.

On se souvient encore l’année dernière de la vidéo de Guillaume Ruchon, qui expliquait et dénonçait les influenceurs avec un grand nombre de faux abonnés. Heureusement, des outils comme HypeAuditor, permettent en quelques clics d’obtenir toutes les données nécessaires et surtout le nombre d’abonnés achetés.

Pour conclure, même si Facebook ne réalise que des tests, c’est une bonne chose qu’un réseau social utilisé par plus de 2 milliards de personnes favorise le bien-être pour une fois. Cependant, l’entreprise va devoir fournir de nouvelles solutions aux influenceurs et aux entreprises afin d’éviter une perte d’investissement sur ses réseaux sociaux.