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Le 27 février, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) a publié son Panorama de la cybersécurité 2023. Une nouvelle édition permettant de faire un point sur les cybermenaces dans l’Hexagone à cinq mois des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Rançons, vols de données, espionnage, déstabilisation : 2023 a été une année chargée pour l’agence française. Siècle Digital a donc décidé de faire un point sur la situation.

Les cybermenaces, toujours impactées par le conflit en Ukraine

Dans ses travaux, l’agence de cybersécurité française met en avant le contexte international avec l’augmentation du nombre de conflits. Parmi les origines des cybermenaces, plusieurs paraissent étatiques. Sans faire d’attributions, l’ANSSI met en exergue la Russie, la Chine, l’Iran et la Corée du Nord. « Le conflit en Ukraine se ressent dans les cyberactions », affirme Benjamin Terrasson, rédacteur en chef adjoint de Siècle Digital. « En 2022 on constatait que les attaques par rançongiciel avaient enregistré une baisse significative, à moins 46%. Il se trouve que nous pourrions nous dire que les personnes impliquées étaient peut-être occupées à autre chose et, évidemment, 2022 était l’année de l’invasion de l’Ukraine par la Russie », détaille-t-il.

Depuis, en 2023, les attaques par ransomware semblent reparties à la hausse, avec un bond de 30%. Cependant, il ne s’agit là que des chiffres de l’ANSSI. Cette dernière ne s’occupe pas de tout en matière de cybersécurité, ces chiffres « ne sont pas exhaustifs. C’est probablement beaucoup plus », explique le journaliste. Ce regain de tout type de cyberattaques peut également s’expliquer par l’arrivée prochaine d’un événement d’envergure internationale : les Jeux olympiques de Paris. Dès son premier panorama, l’ANSSI a évoqué la Coupe du monde de Rugby 2023 et les Jeux olympiques 2024. Si la Coupe du monde s’est bien passée d’un point de vue cyber, les craintes restent très élevées pour les JO, malgré les années de préparation. « Là ce sont des chiffres d’un haut responsable d’Atos, qui va être l’un des sous-traitants de la cybersécurité des JO. Il a évoqué pour les Jeux olympiques de Tokyo 450 millions de cyberincidents », avance Benjamin Terrasson. « La dynamique qu’il a évoquée est assez préoccupante », ajoute-t-il, « chaque édition, il y a huit à dix fois plus d’incidents qu’aux JO précédents. Donc, potentiellement, nous nous attendons à huit à dix fois plus d’incidents que les 450 millions des JO de Tokyo ».