Iliad, maison mère de Free, a annoncé le 26 février, avoir conclu un accord un accord pour obtenir 19,8 % du capital et 36 % des droits de vote de l’opérateur Tele2, présent sur les marchés suédois et des pays baltes. Au travers de cette opération, Xavier Niel cherche à consolider la présence de son groupe en Europe tout en faisant une première incursion en Scandinavie.

Xavier Niel à la conquête de l’Europe des télécoms

Iliad et NJJ, la société de portefeuille de Xavier Niel, vont acquérir une partie du capital de l’entreprise suédoise au travers de Freya, un véhicule d’investissement détenu par les deux entreprises. 1,16 milliard d’euros seront dépensés dans le cadre de l’opération. 500 millions d’euros seront fournis par Iliad, tandis que NJJ rajoutera les 650 millions restants. Grâce à cette prise de participation, Freya deviendra l’un des actionnaires principaux de l’opérateur pour « l’accompagner dans sa croissance ».

L’an dernier, Tele2 a affiché un chiffre d’affaires de 1,9 milliard d’euros pour des revenus nets de 330 millions d’euros, conforme aux prévisions. En 2022, l’entreprise comptait plus de 2 millions d’abonnés en Suède, et environ le même nombre de clients en Estonie, Lettonie et Lituanie. Avant de pouvoir finaliser cette prise de participation, Xavier Niel devra attendre le feu des autorités antitrust.

Toutefois, il est difficile d’envisager un refus de leur part puisque la Commission européenne a récemment encouragé les opérateurs de pays différents à se rapprocher. En consolidant le marché européen des télécommunications, l’UE cherche à réduire la concurrence et à accroître leur rentabilité afin qu’ils puissent investir avec plus de sérénité dans la modernisation des réseaux.

D’ailleurs, le fondateur d’Iliad n’a pas attendu le feu vert officieux de l’UE pour rentrer dans le capital ou acquérir d’autres opérateurs européens. Ainsi, en novembre dernier, Xavier Niel s’octroyait 6% du capital du Belge Proximus. Présent également en Italie avec Iliad Italia, le milliardaire français est de nouveau passé à l’attaque pour acquérir la filiale italienne de Vodafone, un an après avoir vu son offre être refusée par Vodafone Italia. Si les deux entreprises trouvent un accord, elles devront quand même se confronter aux régulateurs.

La Commission européenne n’est favorable à une fusion entre opérateurs télécoms d’un même pays que si les parties prenantes réalisent quelques concessions, évitant d’étouffer la concurrence. C’est de cette manière qu’Orange et Masmovil ont vu leur projet de fusion être accepté par l’instance européenne ce mois-ci. Outre l’Italie, Iliad est également présent en Pologne et en Irlande, possédant respectivement les opérateurs Play et Eir.