Selon une déclaration en janvier de l’agence météorologique des Nations Unies (ONU), l’année 2023 a été la plus chaude jamais enregistrée. En septembre, l’ONU a également mis en garde face à « des fenêtres d’opportunités qui se ferment rapidement » pour atteindre la réduction des gaz à effet de serre prévue par l’accord de la COP21. De quoi inquiéter Amazon qui avertit ses investisseurs : le réchauffement climatique pourrait avoir des effets matériels sur ses affaires.

Si la nouvelle n’est pas inédite, évoquée dans les rapports financiers du groupe depuis 2021, les préoccupations à son égard ont grandement augmenté. Dans le rapport 2023, la rubrique “facteurs de risques” a été alimentée avec plusieurs sujets y faisant référence. Entre les menaces climatiques croissantes, le développement de l’économie bas carbone et les changements en cours dans les habitudes de consommation, les répercussions des événements climatiques extrêmes sur les chaînes d’approvisionnement et sur les disponibilités en main-d’œuvre, Amazon s’alarme.

Le rapport financier 2023 indique que le dérèglement climatique pourrait entraîner « une hausse des coûts de fonctionnement liés à des événements météorologiques extrêmes plus fréquents et de changements liés au climat, tels que la hausse des températures et le manque d’eau ; une augmentation des besoins d’investissements associés à la transition vers une économie à faible émission carbone ; une diminution de la demande de nos produits et services en raison du changement du comportement des clients ; une augmentation des coûts juridiques liés à des réglementations plus strictes ; et une détérioration de notre réputation à cause de notre impact environnemental. »

Neutralité carbone et camionnettes électriques

Alors, Amazon agit pour contrer ces effets indésirables. L’entreprise s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone en 2040. D’ici 2025, ses activités commerciales doivent reposer sur des sources d’énergie renouvelables. Pour ce faire, la société a investi dans 500 projets éoliens et photovoltaïques dans le monde et doit mettre en circulation près de 100 000 camionnettes électriques Rivian d’ici à 2030.

Quelques étapes vers la transition énergétique ont déjà été franchies. En juillet dernier, pour la première fois depuis qu’Amazon a commencé à divulguer son bilan carbone il y a quatre ans, l’entreprise a réduit ses émissions carbone. Aussi, en 2020, elle a acheté les droits d’un stade de sport dans le centre de Seattle qu’elle a rebaptisé l’arène de l’engagement climatique.

Entre actions concrètes et greenwashing, l’entreprise de Jeff Bezos avance petit à petit, au gré des pressions de ses employés. Ces derniers pointent notamment la gestion du réseau d’entrepôts et de logistique jugés trop polluants et le besoin d’une protection des salariés lors des vagues de chaleur.

Amazon exerce des activités dans plus de cent pays et emploie près de 1,52 million de personnes.