Sous les effets de la crise sanitaire, les émissions de carbone au niveau mondial ont drastiquement baissé au cours de l’année 2020. À rebours de ce constat général, Amazon a fait état d’une augmentation de 19 % de ses propres émissions carbones dans son rapport annuel sur la durabilité publié ce mercredi 30 juin 2021.

Les profits augmentent, les émissions carbones aussi

En 2020, les activités d’Amazon ont émis l’équivalent de 60,64 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone. En 2019, le géant du eCommerce en déclarait 51,17 millions. Cela représente une augmentation d’environ 15% d’une année sur l’autre, qui est notamment due à la crise sanitaire.

Pour éviter la propagation du virus, la majorité des pays à travers le monde a mis en place des mesures strictes de confinement : télétravail obligatoire, commerces fermés, sorties interdites… D’un côté, ce contexte inédit a entraîné une baisse de 7% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. De l’autre, il a permis au secteur de l’eCommerce de connaître une véritable explosion. Au mois d’août 2020, Amazon doublait d’ailleurs ses profits grâce à cette dynamique. Et forcément, si les activités de la firme de Jeff Bezos augmentent, ses émissions de carbone aussi.

Notons tout de même qu’Amazon a réussi à réduire son intensité carbone (indicateur qui rapporte la quantité de gaz à effet de serre émis, mesurée par son équivalent en dioxyde de carbone, au produit intérieur brut) de 16% en 2020, ce qui est conforme aux objectifs internes, a souligné l’entreprise avant de détailler dans son rapport : « Cette comparaison de l’intensité carbone d’une année sur l’autre reflète nos premiers progrès pour décarboniser nos opérations alors que nous continuons également à croître en tant qu’entreprise. Près de la moitié de l’amélioration de notre intensité carbone est le résultat de nos investissements dans les énergies renouvelables et les améliorations de l’efficacité opérationnelle ».

Amazon ne perd pas de vue ses objectifs écologiques

C’est en 2019 qu’Amazon a dévoilé son « Climat Pledge », un engagement cofondé avec Global Optimism dans l’objectif d’honorer l’Accord de Paris sur le climat avec dix ans d’avance, et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2040. Pour honorer ces objectifs ambitieux, le géant du eCommerce a notamment déclaré au mois de juin dernier qu’il prévoyait de fonctionner entièrement avec de l’énergie propre d’ici 2025, soit cinq ans avant les délais fixés dans le cadre de son plan. Pour cela, il s’est également engagé à acquérir 1,5 gigawatt de capacité de production avec quatorze nouvelles centrales solaires et éoliennes dans le monde.

Parmi les objectifs climatiques d’Amazon, figure l’intégration de véhicules électriques dans son réseau de livraison. En 2019, la société a commandé 100 000 véhicules de livraison électriques à l’entreprise Rivian. Ils devraient être mis en circulation d’ici 2030. Plus tôt la même année, le géant du eCommerce investissait 700 millions de dollars chez le fabricant de véhicules électriques. Enfin, en 2020, Jeff Bezos, PDG d’Amazon, se délestait de 10 milliards de dollars au profit du climat au travers du fonds « The Bezos Earth Fund ».

S’il est évident que les efforts menés par le géant du eCommerce sont honorables, il lui reste encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre une politique écologique sans faille. Le 22 juin 2021, une enquête a par exemple révélé qu’Amazon détruisait des dizaines de millions de produits en bon état chaque année. Un gaspillage massif qui, forcément, n’entraîne que des conséquences néfastes pour la planète.