AI Everywhere. C’est le nom équivoque de l’événement organisé par Intel dans les locaux du Nasdaq, lors duquel la firme a dévoilé ses nouvelles technologies. Sans surprise, la présentation, menée par le PDG Pat Gelsinger, a mis l’intelligence artificielle (IA) à l’honneur.
Intel veut concurrencer Nvidia
Le géant américain compte capitaliser sur l’engouement autour de la technologie pour compenser des résultats moroses, plombés par un marché du PC en berne. Pour cela, il va marcher sur les plates-bandes de Nvidia avec son accélérateur d’IA Gaudi 3. Ce dernier entrera directement en concurrence avec le H100 de Nvidia, qui permet aujourd’hui d’entraîner quasiment tous les grands modèles d’IA. Intel promet de meilleures performances que sa rivale. Il y a quelques jours, AMD présentait aussi son propre accélérateur, le MI300. Il sera lancé l’année prochaine, tout comme Gaudi 3.
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Intel a mis à jour sa gamme de processeurs destinés aux serveurs et baptisée Xeon. Ils consommeront moins d’électricité tout en augmentant les performances et la mémoire, assure la société. Ces puces sont surtout exploitées par les spécialistes du cloud. Leur nouvelle itération sera 42 % plus performante que la génération précédente pour les charges de travail liées à l’IA.
Pat Gelsinger a tenu à rappeler ses objectifs : redonner à Intel une place de choix dans l’industrie des semi-conducteurs. Si ses efforts ont été ralentis en raison de nombreux vents contraires, le PDG assure qu’« une décennie de travail sur les semi-conducteurs » sera accomplie « en quatre ans ».
Une puce d’IA déployée dans 230 modèles de PC l’année prochaine
L’entreprise a également dévoilé l’Intel Core Ultra, une puce dédiée à son marché historique, les PC portables et de bureau. L’unité inclut un Neural Processing Unit (NPU), qui permet de faire tourner les programmes d’intelligence artificielle directement sur l’appareil, sans passer par le cloud. Les puces sont fabriquées selon le procédé 7 nanomètres de l’entreprise, qui est plus économe en énergie que ses technologies précédentes.
Si le processeur ne fournira pas une puissance égale à celle nécessaire pour alimenter une IA comme ChatGPT, il pourra gérer des tâches d’IA plus modestes. Par exemple, Zoom l’exploite pour sa fonction de brouillage de l’arrière-plan. Adobe et Salesforce s’en servent également. Les Core Ultra équiperont environ 230 modèles de PC dès l’année à venir.
Qualcomm et Nvidia travaillent elles aussi sur leurs puces d’IA pour PC. Microsoft a récemment appelé les concepteurs de processeurs à incorporer des capacités d’IA dans leurs unités destinées à alimenter Windows. « Nous avons constaté l’enthousiasme suscité par l’IA générative, la vedette de 2023. Nous pensons que l’ordinateur intelligent sera la vedette de l’année à venir », a lancé Gelsinger.