EUCS. Derrière cet acronyme se cache l’EU certification scheme, un label que l’Union européenne souhaite imposer aux fournisseurs de Cloud afin de garantir la cybersécurité de leurs services et d’aider les gouvernements et les entreprises de l’UE à choisir un prestataire de confiance pour leurs activités.
Un concept assez mal perçu par les géants américains de la tech… et désormais critiqué jusqu’au Japon, par la Japan Association of New Economy. Dans une missive adressée le 28 novembre à Thierry Breton, Commissaire européen au marché intérieur, le groupe de lobbying nippon fait part de ses réticences, expliquant qu’un tel label pourrait entraver l’accès des fournisseurs de Cloud aux différents marchés de l’Union.
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Un projet de label qui passe mal…
L’Union européenne souhaite assortir l’obtention de ce label d’une contrainte loin d’être anodine. Le projet prévoit en effet d’imposer à Amazon, Google, Microsoft, et aux autres acteurs du Cloud domiciliés en dehors de l’UE, de créer une co-entreprise (ou joint-venture) avec une firme européenne en vue d’obtenir cette certification.
L’idée ? Empêcher que les données d’organisations européennes sensibles ne tombent entre les mains d’acteurs extérieurs. Sans être nommés, les États-Unis et ses lois extraterritoriales.
Or, cette condition sine qua non passe mal, y compris au sein de certains pays membres de l’UE, qui considèrent ladite mesure — pourtant voulue comme une précaution — trop contraignante.
« Cela pourrait créer, de facto, une barrière d’accès au marché, nuisant à la fois aux entreprises européennes et japonaises » commente pour sa part la Japan Association of New Economy dans la lettre envoyée à Thierry Breton.
« Nous pensons que l’EUCS devrait être révisé à la lumière du partenariat numérique UE-Japon, de l’accord mutuel d’adéquation Japon-UE et de l’accord de principe sur les négociations concernant les dispositions relatives à la « libre circulation des données » dans le cadre de l’accord de partenariat économique Japon-UE », lit-on plus loin sur le courrier consulté par Reuters.
Pour l’instant, les inquiétudes énoncées par le lobby japonais n’ont pas encore fait l’objet de commentaires officiels de la part de l’Union européenne ou de Thierry Breton.
Pour contexte, la Japan Association of New Economy est loin d’être un groupe de lobbying négligeable, il compte dans ses rangs certains chefs d’entreprises de premier plan. Le groupe est, par exemple, dirigé par Hiroshi Mikitani… qui n’est autre que le CEO du géant japonais Rakuten.