Le syndicat SAG-AFTRA, qui représente les acteurs, figurant et professionnels du milieu du cinéma et de la télévision, a finalement ratifié l’accord établi avec l’Alliance des producteurs de films et de télévision (AMPTP). Cette dernière, qui représente de nombreux studios dont Netflix et Disney, a salué la nouvelle.

Un mouvement de grève qui fera date

Le mouvement de grève, initié au printemps, est considéré comme l’un des plus importants de l’histoire de Hollywood. Long de 118 jours, il a été le plus long des 90 ans d’histoire du syndicat. Face au développement du secteur du streaming, acteurs et scénaristes ont dénoncé des conditions de travail dégradées, ainsi que le recours toujours plus prononcé à l’intelligence artificielle (IA) par les sociétés de production.

Après plusieurs tours de négociations, les différentes parties sont finalement tombées sur un accord au mois de novembre, mettant fin à la grève. Celui-ci inclut plus d’un milliard de dollars de nouvelles compensations et d’avantages, ainsi que des protections pour les acteurs contre l’utilisation de l’IA par les studios.

Ce mardi 5 décembre, le Screen Actors Guild (SAG) a déclaré que 78 % de ses membres ont voté en faveur du contrat pluriannuel. Le taux de participation a cependant été de 38 %. « C’est un âge d’or pour SAG-AFTRA, et notre syndicat n’a jamais été aussi puissant », s’est enthousiasmé sa présidente, Fran Drescher.

Pour sa part, l’AMPTP indique que « l’industrie et les emplois qu’elle soutient pourront revenir en force », la grève ayant entraîné des retards dans certaines productions au cours de l’année.

L’accord aurait encore des lacunes

Certains émettent encore des objections concernant l’accord, qu’ils estiment incomplets. Par exemple, il n’empêche pas les studios d’utiliser l’IA générative. Ceux-ci auront toutefois l’obligation d’informer le syndicat chaque fois qu’ils y ont recours, octroyant le droit au syndicat de négocier des compensations au nom des acteurs concernés.

En outre, les acteurs affirment que le nombre massif de téléspectateurs qu’une émission ou un film doit attirer pour déclencher des primes pour ses interprètes est trop élevé, mis à part pour les blockbusters.

La combinaison des grèves des acteurs et des scénaristes aurait coûté à l’économie californienne plus de 6,5 milliards de dollars. Duncan Crabtree-Ireland, négociateur en chef du syndicat, a expliqué que même si l’accord n’était pas « parfait », il comportait « un grand nombre d’avancées très importantes ».