C’est l’un des États le moins densément peuplés des États-Unis, terre frontalière du Canada, n’est pas spécialement un eldorado de la Tech, mais le Montana fait l’objet d’une attention particulière de l’industrie. C’est le premier territoire pays à avoir voté une loi pour interdire TikTok sur son territoire. Le 30 novembre, un juge fédéral l’a suspendu, alors qu’elle devait entrer en vigueur au 1er janvier.
Les montananais ravis !
Dans une injonction préliminaire, un juge a estimé que la loi ratifiée en mai par le gouverneur républicain Greg Gianforte privait les utilisateurs de TikTok « de la possibilité de communiqué par leur moyen d’expression favori » et donc « violait probablement le premier amendement ».
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Les autorités de l’État minimisent la décision, préliminaire, tandis que TikTok exulte. Dans un communiqué, l’application s’est dite « heureuse que le juge ait rejeté cette loi inconstitutionnelle et que des centaines de milliers de Montananais puissent continuer à s’exprimer, gagner leur vie et trouver une communauté sur TikTok ». Une plainte avait été déposée par la société dès la promulgation de la loi.
C’est un revers pour les pourfendeurs de l’application. Le vote de la loi présenté en février avait été justifié par la protection des habitants d’un espionnage du Parti Communiste Chinois. TikTok est propriété du groupe ByteDance, basé à Pékin. La plateforme a toujours nié ces accusations.
TikTok, l’impossible patte blanche
Des dénégations qui n’ont pas suffi. Les fonctionnaires de plusieurs États américains, de l’État fédéral et même de pays en Europe, dont la France, ont reçu l’interdiction d’avoir le service sur leur téléphone. Cependant, si l’Inde a interdit TikTok, aucune décision de ce genre n’a été prise en Europe ni aux États-Unis.
La menace est pourtant forte outre-Atlantique, ce qui explique la curiosité pour le Montana et son 1,1 million d’habitants. Donald Trump a adopté un décret en ce sens à la fin de son mandat, en 2020. La justice l’a vite repoussé et Joe Biden l’a supprimé. L’administration démocrate n’a pas relâché la pression pour autant. La rumeur d’une interdiction plane toujours, en marge de négociation.
Pour éviter de perdre le marché américain, et ses 150 millions d’usagers, TikTok a multiplié les efforts. La plateforme a présenté le « projet Texas ». Une réorganisation à 1,5 milliard de dollars, qui doit localiser les données américaines et leur gouvernance aux États-Unis, via Oracle. Le tout surmonté par un conseil de surveillance.
La variante européenne de ce plan s’appelle Clover. TikTok vient tout juste de déclarer 12 milliards d’euros de dépenses pour localiser en Europe les données des Européens. Le réseau social espère commencer à migrer les données d’ici l’été 2024.