Spotify a annoncé d’importants changements à son système de redevance pour les artistes. À travers cette réforme, le géant du streaming souhaite reverser plus d’argent aux artistes populaires et aux maisons de disques, tout en s’attaquant à la fraude à l’écoute.
Un type de contenu directement ciblé
Après Deezer, qui a présenté un nouveau système de redevance en septembre, c’est au tour de Spotify de s’exécuter. « Nous voulons nous assurer que l’argent va aux personnes pour lesquelles notre plateforme a été conçue : les artistes émergents et professionnels », annonce l’entreprise dans un billet de blog.
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Ces nouvelles mesures visent tout d’abord à décourager le streaming artificiel, c’est-à-dire « qui ne reflète pas l’intention d’écoute réelle de l’utilisateur. Cela comprend « toute tentative de manipulation de Spotify à l’aide de processus automatisés (bots ou scripts) », explique l’entreprise. Elles ont également pour but de mieux répartir les petits paiements qui ne parviennent pas aux artistes et de freiner ce que Spotify qualifie de « bruit ».
Ce terme décrit le contenu sonore, à l’instar d’enregistrements de pluie tombant sur un toit, destiné à la relaxation. Ainsi, ce type de morceau ne sera plus rémunéré s’il dure moins de deux minutes. Le modèle de redevance pour les enregistrements sonores sera, en outre, maintenu à un niveau inférieur à celui des chansons.
La barre des 1 000 écoutes annuelles devra être franchie pour espérer rémunération
Le géant suédois a également expliqué que les morceaux n’atteignant pas le seuil minimum de 1 000 écoutes annuelles ne pourront prétendre à aucun paiement. Ce contenu ne génère que quelques centimes par an, détaille Spotify, mais les mauvais acteurs ont pour habitude de tromper son système en publiant un grand nombre de titres de la sorte.
« Comme les labels et les distributeurs exigent un montant minimum pour effectuer un retrait (généralement de 2 à 50 dollars par retrait) et que les banques prélèvent des frais pour la transaction (généralement de 1 à 20 dollars par retrait), cet argent ne parvient souvent pas aux artistes. Et ces petits paiements sont souvent oubliés », continue la plateforme.
Elle estime qu’avec cette nouvelle pratique, 40 millions de dollars annuels pourront être reversés aux « artistes qui dépendent le plus des revenus issus du streaming ». Au total, Spotify affirme que ces réductions combinées permettront de rémunérer un milliard de dollars supplémentaires aux artistes au cours des cinq prochaines années. Elle n’a toutefois pas donné de détails sur la manière dont les fonds seraient redistribués. De cette manière, le numéro 1 de streaming se prémunit aussi du contenu généré par l’intelligence artificielle (IA), qui croît exponentiellement.