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Le spatial Européen est-il en situation d’échec ? Depuis des mois, ou plutôt des années, les problèmes s’enchaînent pour l’Union européenne et l’Agence spatiale européenne, l’ESA. À tel point qu’actuellement, l’Europe ne dispose pas de moyens souverains pour lancer ses appareils en orbite. Un grand contraste face à d’autres nations, d’ores et déjà des puissances spatiales, à l’instar des États-Unis, de l’Inde, ou encore de la Chine.

« Nous sommes en crise »

La course à l’espace est stratégique. Derrière elle, il existe des enjeux de souveraineté, militaires, géopolitiques et même environnementaux. L’espace, c’est également un marché à fort potentiel, lucratif. Il devrait représenter 1 000 milliards de dollars de revenus annuels d’ici 2040. Pourtant, malgré les sommes considérables investit pour devenir une puissance spatiale, l’Europe patine, notamment sur la question des lanceurs. Récemment, le lancement de certains satellites européens, pour le projet Galileo, a été confié à une entreprise américaine et étrangère : SpaceX. Un véritable aveu d’échec pour les responsables européens et leur volonté de souveraineté.

Il faut dire que le lanceur, Ariane 6, a encore pris du retard alors qu’il devait initialement faire ses premiers pas dès 2020. Son ancêtre, Ariane 5 ? À la retraite. Quant au lanceur Vega-C, il n’est pas prévu pour ce type de lancement et il est impliqué dans un incident en 2022. Cette situation peut étonner, tant elle paraît prévisible. D’autant plus que l’Union européenne regorge de talents et d’entreprises à la pointe de la technologie spatiale. Pour tenter de rebondir, la France, l’Allemagne et l’Italie se sont entendues le 6 novembre autour d’un nouvel accord pour cette industrie, réaffirmant au passage leurs ambitions. Une rallonge pour le financement d’Ariane 6 a notamment été obtenue par les Français, alors que certains acteurs privés, comme Amazon, ont déjà passé des contrats pour des lancements dans avec cette fusée d’ArianeGroup.

Alors comment expliquer ce constat ? Le spatial Européen a-t-il encore un avenir ? Siècle Digital a décidé de faire le point sur cette course aux étoiles avec un spécialiste. Éric Bottlaender est écrivain, ingénieur et surtout, optimiste : « désespéré ? Non, c’est un grand mot. C’est vrai que nous sommes en crise et que ça dure depuis un certain temps. Mais nous avons quand même quelques motifs d’espoir ».