Elon Musk, PDG de Tesla, estimait en 2015 que d’ici vingt ans les voitures autonomes pourraient aboutir à l’interdiction des conducteurs humains. Nous n’y sommes pas encore. En l’espace de 8 ans, les voitures sans aide humaine ont certes progressé, mais ne sont autorisées à circuler que dans quelques villes. Lors du TechCrunch Disrupt 2023, un rassemblement de start-up organisé du 19 au 21 septembre par le média éponyme, Kyle Vogt, cofondateur et PDG de Cruise, la filiale de véhicule autonome de General Motors, a émis le souhait d’accélérer le bannissement des conducteurs humains en ville.

Des voitures autonomes encore à l’épreuve

Les études sur les bienfaits des voitures autonomes en sécurité routière pullulent. En 2015, le cabinet de conseil McKinsey estimait, d’ici 2030, que 90 % des accidents pourraient disparaître grâce aux véhicules sans conducteurs. L’Insurance Institute for Higwhay Safety (IIHS), un organisme américain regroupant plusieurs assureurs automobiles, a révélé, en 2020 dans un rapport, que 72 % des accidents seraient évitables avec ce type de véhicules.

Cruise a sorti son propre bilan de sécurité en avril dernier : l’entreprise affirme que l’intelligence artificielle de ses véhicules autonomes a permis d’éviter plus de 50 % des collisions par rapport à des conducteurs humains classiques. Lors de sa prise de parole à l’événement de TechCrunch, Kyle Vogt a déclaré « Nos véhicules causent 75 % de moins de collisions susceptibles de causer des blessures qu’une voiture classique, une statistique qui ne fera que s’améliorer au fil des ans. (…) À quel moment est-ce que cela a encore du sens de garder des conducteurs humains en ville ? ».

Un discours osé, un mois seulement après un accident polémique d’un véhicule Cruise à San Francisco. Dans la nuit du 17 août, un taxi autonome a percuté violemment un véhicule d’urgence californien, blessant son passager. Les autorités californiennes ont demandé à l’entreprise de diviser par deux sa flotte de véhicules. Elle venait, deux semaines plus tôt, d’obtenir un permis pour faire circuler des taxis sans chauffeur dans une grande partie de la ville.

Malgré cet événement tragique, Kyle Vogt reste confiant sur la sécurité de ses véhicules « Nous devons maintenir la barre haute en matière de sécurité. Il faut donc savoir jusqu’à quand nous allons pouvoir faire cohabiter les voitures autonomes et les conducteurs humains ».

Interpellé sur une possible action de lobbying de Cruise pour éliminer les véhicules conduits par des humains en ville, Kyle Vogt a répondu « nous serions honorés, dans le futur, de nous joindre au combat et d’aider d’une manière ou d’une autre ». Mais pour lui, Cruise ne doit pas être l’initiateur, « Les habitants des villes doivent mener la charge en premier », a-t-il commenté.