Le Land allemand de la Saxe travaille avec Taiwan Semiconductor Manufacturing Co (TSMC) dans le but de mettre en place un programme d’échange. Des étudiants venus d’Allemagne, plus particulièrement de l’université technique de Dresde, iront à Taïwan afin d’effectuer des stages, et ainsi, créer des vocations autour des semi-conducteurs chez les jeunes.
Un programme d’échange pour faire face à la pénurie des talents en Allemagne
À partir du printemps prochain, une cinquantaine d’étudiants seront envoyés chaque année afin d’étudier dans des universités taïwanaises pour une durée de trois mois. Suite à cette période d’apprentissage, ils enchaîneront avec un stage de trois mois à TSMC afin d’acquérir une expérience pratique dans le domaine des semi-conducteurs. « L’Université nationale de Taïwan sera la première université du pays à participer à ce programme, » selon les déclarations de la présidente de l’université technique de Dresde, Ursula Staudinger, pour Bloomberg.
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Que ce soit aux États-Unis ou au sein de l’Union européenne, les ambitions pour augmenter drastiquement la production de semi-conducteurs vont demander une quantité considérable de main-d’œuvre plus ou moins qualifiée. De son côté, l’Europe aspire à doubler sa capacité de production de composants électroniques pour atteindre les 20 % de part de marché d’ici la fin de la décennie. Outre-Atlantique, les faits sont là : il pourrait manquer jusqu’à 67 000 travailleurs en 2030 pour maintenir la cadence de l’industrie américaine des semi-conducteurs.
En Allemagne, le manque de talents est une préoccupation importante et suscite déjà des inquiétudes. Selon une étude de l’institut de recherche économique de Cologne, 28 % des experts en électrotechnique, et 33 % des ingénieurs allemands spécialisés dans les semi-conducteurs atteindront l’âge de la retraite d’ici douze ans. En parallèle, le nombre de jeunes diplômés dans ces domaines n’est pas aussi conséquent.
TSMC envisage d’ouvrir son usine à Dresde, nécessitant beaucoup de main-d’œuvre
Un chiffre alarmant puisqu’en Saxe, région de l’ancienne République Démocratique d’Allemagne (RDA), TSMC va construire une usine de fabrication de composants électroniques d’une valeur de 10 milliards d’euros. Celle-ci sera détenue à 70 % par le géant taïwanais qui ne déboursera pas moins de 3,5 millions d’euros pour le projet. Les 30 % restants seront équitablement répartis à Infineon Technologies AG, NXP Semiconductors NV et Bosch qui devraient chacun injecter 500 millions d’euros dans cette usine.
Le gouvernement allemand s’est engagé à financer les 5 millions restants. Environ 2 000 emplois technologiques seront créés pour l’occasion. Les quatre partenaires souhaitent que la fabrique soit opérationnelle dès 2027, ce qui oblige l’Allemagne à fournir une grande quantité de main-d’œuvre qualifiée pour cette date.
Outre TSMC, Intel a également prévu de s’installer dans l’est du pays, plus précisément à Magdebourg, en Saxe-Anhalt. Deux sites de productions reliés entre eux vont voir le jour, permettant la création de 3 000 emplois permanents dans le secteur de la haute technologie. Des emplois qu’il faudra pourvoir pour répondre aux ambitions allemandes et européennes en matière de semi-conducteurs.