Rapidus, start-up spécialisée dans les semi-conducteurs soutenue par le gouvernement japonais, accélère ses efforts pour atteindre ses ambitieux objectifs. La firme souhaite rivaliser avec TSMC, numéro 1 mondial de la fonderie.
Les ambitions colossales du Japon avec Rapidus
Fondée en 2022, Rapidus est l’entité sur laquelle s’appuie le gouvernement nippon pour retrouver sa place de leader dans le domaine des semi-conducteurs. Pendant près de 25 ans, le Japon a dominé le secteur mais il a été devancé par Taïwan et les États-Unis au début des années 2000. Si le Pays du Soleil Levant reste un acteur majeur pour les équipements de conception de semi-conducteurs, il est à la traîne pour ce qui est de la fabrication de ces derniers.
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Pour changer la donne, le Japon investit massivement dans Rapidus, qui représente la pierre angulaire de son programme pour se relancer dans les semi-conducteurs. Lors d’une cérémonie de pose de la première pierre de la future usine de Rapidus, dans la région de Hokkaido, la firme a expliqué avoir récemment embauché plus de 200 personnes. Objectif : créer une fonderie opérationnelle de puces à la pointe de la technologie d’ici à 2027 et, par la même occasion, défier le leader TSMC.
Rapidus, qui est soutenue par IBM, prévoit d’installer des équipements pour les puces dans l’usine dès décembre 2024. Elle commencera la production d’essai dans quatre ans, afin de produire en masse des puces de 2 nanomètres. Un objectif « intimidant mais réalisable » avec le soutien de partenaires étrangers et de fabricants d’équipements nationaux, assure le président du groupe, Tetsuro Higashi.
« La technologie utilisée ici est essentielle à la compétitivité internationale du Japon », a commenté Yasutoshi Nishimura, ministre de l’économie. « Le gouvernement s’engage à apporter tout son soutien à Rapidus » a-t-il précisé. L’administration du Premier ministre Fumio Kishida a promis des milliards de dollars de subventions pour stimuler la production nationale de puces.
Le secteur de la fonderie en pleine ébullition
Ces derniers mois, plusieurs entreprises ont multiplié leurs efforts pour renforcer leurs activités de fonderie, c’est-à-dire la fabrication de semi-conducteurs pour le compte d’autres sociétés. C’est notamment le cas d’Intel et de Samsung, qui veulent chacune rivaliser avec TSMC.
Pour cela, elles souhaitent profiter des différents Chips Act mis en œuvre par les grandes puissances mondiales, qui promettent d’importantes subventions aux firmes qui produisent localement des puces. Le Japon fait partie de ces pays, et considère Rapidus comme un élément essentiel pour renforcer sa pertinence technologique à l’échelle mondiale.