Meta a annoncé, le 29 août, le démantèlement d’une campagne de propagande en provenance de Chine. Surnommée « Spamouflage », celle-ci opérait sur les réseaux sociaux du groupe, Facebook et Instagram, et de nombreuses autres plateformes comme YouTube, TikTok, X, Reddit ou Pinterest. Son objectif était de faire l’éloge de Pékin tout en critiquant les gouvernements, les chercheurs et les journalistes occidentaux. Lors de son grand nettoyage, Meta a supprimé 7 704 profils Facebook, 954 pages, 15 groupes et 15 comptes Instagram.

Une organisation finement pensée

Il s’agit de « la plus grande opération de propagande secrète connue dans le monde », assure Meta. Actifs depuis 2019 sur plus de 50 plateformes différentes, les utilisateurs malveillants ont commencé par dénigrer les manifestations pro-démocratie à Hong Kong à ce moment-là. Ils se sont ensuite tournés vers le sujet du Covid-19, en 2020, contredisant le fait que son origine vient de la région de Wuhan. Dernièrement, ils s’attelaient à diffuser « des commentaires positifs sur la Chine et la province du Xinjiang », région où la communauté des Ouïghours est réprimée par le gouvernement chinois.

Exemple de publications

Exemple de publications postées par les membres de « Spamouflage ». Image : Meta.

Pour la société basée à Menlo Park, « cette campagne a été menée par opérateurs géographiquement dispersés dans toute la Chine, qui semblaient disposer d’un accès Internet et d’un contenu centralisé ». Meta souligne que ces groupes agissaient « selon un schéma précis, avec des périodes d’activité en milieu de matinée, en début d’après-midi et en soirée, à l’heure de Pékin, comprenant des pauses pour le déjeuner et le dîner », à l’instar des horaires de bureaux chinois.

Fréquence de publication

Fréquence de publication par les membres de « Spamouflage ». Infographie : Meta.

Une opération qui peine à dépasser sa propre chambre d’écho

Si les personnes travaillant pour « Spamouflage » ont privilégié la quantité à la qualité, plus de 560 000 profils suivaient leurs pages. Toutefois, Meta se veut rassurant en précisant n’avoir « trouvé aucune preuve que ce réseau suscite un engagement substantiel parmi les communautés authentiques sur nos services ». Les publications postées ne générant presque pas de like, de commentaires ou de partages. Le géant américain ajoute que « les pages de ce réseau semblent avoir été achetées à des tiers dans d’autres pays, notamment au Vietnam et au Bangladesh ».

Au cours de l’un des points réguliers du ministère des Affaires étrangères de la République populaire de Chine, son porte-parole Wang Wenbin a déclaré que « certaines personnes et institutions lancent fréquemment des campagnes de désinformation contre la Chine via les plateformes sociales ». Sans mentionner le cas « Spamouflage », il espère que « les entreprises concernées respecteront le principe d’objectivité et d’équité, éviteront les doubles standards, identifieront réellement ce qui est un mensonge et ce qui est la vérité ». De son côté, Meta affirme avoir pu « remonter jusqu’à des personnes associées aux forces de l’ordre chinoises ».