Après Arm, Instacart prépare son introduction en Bourse. Le géant de la livraison de nourriture à domicile a rempli, le 25 août, un dossier auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers. Au sein de celui-ci, Instacart dévoile de nombreuses informations financières en vue de son entrée au Nasdaq, à New York.

Premier coup d’œil sur les finances d’Instacart

Si le montant des futurs titres Instacart n’a pas été communiqué, la société basée à San Francisco révèle avoir sécurisé des accords avec plusieurs investisseurs. Parmi eux, Sequoia Capital, D1 Capital Partners, Valiant Capital, Norges Bank et TCV. Elle annonce également un placement privé d’actions avec le groupe PepsiCo d’une valeur de 175 millions de dollars.

Dans les documents partagés à la SEC, l’entreprise détaille ses derniers résultats financiers, tenus privés jusque-là. En 2022, son chiffre d’affaires s’élevait à 2,5 milliards de dollars, soit une augmentation de 39 % par rapport à 2021. Sur l’année glissante, elle est passée de 73 millions de dollars de pertes nettes à 428 millions de dollars de bénéfices nets. En l’espace d’un an, le nombre de commandes a progressé de 18 %.

Convaincre en étant transparent

Avec la fin de la crise du Covid-19 et le retour à la normale des habitudes de consommation, Instacart a vu sa valorisation fondre. Alors qu’elle atteignait les 39 milliards de dollars en 2021, la société a été obligée de l’ajuster à 24 puis 10 milliards de dollars face au ralentissement du secteur. Malgré ces difficultés, lors de la clôture de son dernier bilan trimestriel en juin, Instacart enregistrait un profit de 114 millions de dollars marquant son cinquième trimestre profitable d’affilée. Un moyen de faire comprendre aux potentiels investisseurs que le groupe en a encore sous la pédale.

Consciente des difficultés que rencontre actuellement le marché, Instacart assure « être confiant dans la solidité de notre entreprise, mais nous ne sommes pas à l’abri des turbulences de l’industrie qui ont touché les principales entreprises technologiques, tant publiques que privées ». Listant les principaux facteurs risques, elle précise avoir « une expérience limitée de l’exploitation de notre entreprise à son échelle, sa portée et sa complexité actuelles » dans un marché post-pandémique.

Prendre la température

Dans la lignée de l’entrée imminente au Nasdaq d’Arm, l’introduction d’Instacart permettra aux start-up de la tech de tâter le terrain. Interrogée par le New York Times, Brianne Lynch, responsable des études de marché pour le cabinet EquityZen indique qu’environ 1 400 licornes, ces sociétés privées valorisées à plus d’un milliard de dollars, attendent une tendance plus favorable pour se lancer en bourse. Aux États-Unis, en 2022, seulement 100 entreprises dépassant les 50 millions de dollars de valorisation sont devenues publiques contre 397 en 2021. Aux côtés d’Arm, Instacart pourrait ouvrir la voie.