Dans la course à l’intelligence artificielle (IA), l’Allemagne tente tant bien que mal de rattraper son retard. Pour y parvenir, Bettina Stark-Watzinger, ministre fédérale de l’Éducation et de la Recherche, a annoncé, le 23 août, un plan pour doubler les subventions allouées à ce secteur pour atteindre le milliard d’euros sur deux ans. Si ces efforts se rapprochent de ceux de la France, ils restent bien moindres face aux États-Unis et à la Chine.

L’IA, nouvelle ambition de Berlin

Créer 150 nouveaux laboratoires universitaires pour la recherche sur l’IA, développer ses centres de données et faciliter l’accès aux données d’IA complexes en les rendant plus transparentes… Voilà les grandes ambitions de Berlin pour l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, selon la ministre, l’Allemagne se trouve au neuvième rang mondial dans le domaine de l’IA.

Opposé aux États-Unis et la Chine, en tête de classement, le budget d’un milliard d’euros peut sembler risible. D’après le dernier rapport sur l’intelligence artificielle publié par l’Université de Stanford, l’Empire du Milieu a dépensé 13,4 milliards de dollars en recherche l’an dernier, là où Washington en a consacré 47,4 milliards de dollars.

Consciente d’un rapport de force défavorable pour l’Allemagne, Bettina Stark-Watzinger, relayée par l’agence de presse Reuters, a déclaré que « nous disposons d’une intelligence artificielle explicable, digne de confiance et transparente. C’est un avantage concurrentiel ». Elle met également en avant l’IA Act, la législation européenne dont l’objectif est de réglementer l’intelligence artificielle au sein de l’Union Européenne. En accordant plus de place à la protection de la vie privée et à la sécurité personnelle, la ministre espère que l’IA Act permettra d’attirer de nouveaux acteurs et investisseurs sur ses terres.

L’Allemagne et la France en compétition ?

De l’autre côté de la frontière, en France, Paris a lancé depuis le mois de novembre la deuxième phase de sa stratégie nationale pour l’IA. Pour assurer son bon déroulement, le Président Macron a prévu d’y injecter 2,2 milliards d’euros sur cinq ans. Cette somme comprend un plan de 500 millions d’euros dévoilé à VivaTech.

Ces dernières années, si les investissements français sont plus conséquents, l’Allemagne garde une légère longueur d’avance. Entre 2013 et 2022, le secteur de l’IA allemand a reçu 7 milliards de dollars de subventions privées . C’est 400 millions de dollars de plus que celle de la France sur la même période. Un argument de plus pour Emmanuel Macron de ne pas se laisser distancier et « consolider la position de la France [en Europe] avec la création de plus de champions ».

Graphique investissements privés IA

Infographie : Université de Stanford.