Une étude publiée la semaine dernière a dénoncé certaines pratiques de YouTube consistant à proposer de la publicité destinée aux adultes sur des contenus prévus pour des enfants. Google, maison mère de la plateforme, a tenu à répondre à ces accusations qu’elle estime trompeuses.

Google répond aux diverses accusations, tentant de discréditer l’étude de Adalytics Research

Après avoir enquêté sur les publicités de YouTube, Adalytics Research a découvert plus de 300 publicités de marque pour des produits pour adultes sur des vidéos à destination d’un public très jeune. Une pratique interdite aux États-Unis par le Children’s Online Privacy Protection Act (COPPA). Cette loi américaine vise à protéger les utilisateurs de moins de 13 ans. Pour avoir enfreint ce cadre législatif, Alphabet, la maison mère de Google avait déjà écopé d’une amende de 170 millions de dollars en 2018.

Un des porte-parole de Google, Micheal Aciman, a déclaré le 23 août que « les conclusions de l’étude révélaient une incompréhension fondamentale du fonctionnement de la publicité sur les contenus destinés aux enfants ». Il a également ajouté que YouTube « n’autorisait pas la personnalisation des publicités sur le contenu conçu pour les enfants, et n’autorisait pas les annonceurs à cibler les enfants avec des publicités sur l’un de nos produits ».

Plus généralement, Google a affirmé qu’il continuait de respecter les engagements pris envers Federal Trade Commission (FTC) en matière de confidentialité des enfants. L’entreprise précise que certaines chaînes YouTube proposent par moments un mélange de vidéos pour enfants et pour adultes, ce qui aurait pu créer cette confusion. En tenant ces propos, le géant technologique accable ainsi la méthodologie employée par Adalytics Research pour aboutir aux résultats présents dans son rapport.

En proposant de la publicité ciblée aux enfants, YouTube enfreindrait le COPPA

Depuis la mise en lumière de ces potentielles pratiques illégales en matière de publicité ciblée, plusieurs groupes de défenses des consommateurs ont fait appel à la FTC afin qu’elle puisse ouvrir une enquête. Ces requêtes font suite aux actions similaires menées par les sénateurs Ed Markey et Marsha Blackburn, le jour où l’étude a été dévoilée, exhortant l’autorité américaine de passer à l’action.

Le directeur exécutif de Fairplay, l’une des ONG ayant fait appel à la FTC, Josh Golin, considère « qu’il y a plus qu’assez de fumée dans le cadre de cette affaire pour que les régulateurs décident de mener l’enquête », selon ses propos tenus au média Digiday. « Si de tels appels aboutissent et que la FTC conclut que YouTube a enfreint les règles de la COPPA, elle pourrait demander des sanctions pouvant aller jusqu’à des dizaines de milliards de dollars, » conclut-il.