À l’aube de sa future introduction en Bourse (IPO), les potentiels investisseurs d’Arm ont évoqué leurs inquiétudes vis-à-vis d’Arm China. Très présent en Chine, Arm générant près d’un quart de ses revenus grâce à son entité locale autonome, l’entreprise britannique est confrontée à de nombreuses difficultés dans le pays depuis plusieurs années.
Les investisseurs effrayés par les différents problèmes d’Arm en Chine
Dans son dossier d’introduction en Bourse dévoilé lundi dernier, le groupe détenu par SoftBank a précisé qu’elle se sentait « particulièrement concernée » par les risques économiques et politiques induits des tensions existantes entre la Chine et les États-Unis ou le Royaume-Uni. Certains des futurs investisseurs souhaitant collaborer avec Arm ont déclaré « que les multiples problèmes de la branche chinoise d’Arm éclipsent les bons résultats de l’entreprise ».
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« Lorsque vous lisez les risques évoqués par Arm dans son dossier, il semblerait que cela soit beaucoup à digérer, » a précisé au Financial Times un potentiel investisseur qui n’a pas encore décidé de placer son argent ou non dans Arm. Pour essayer de rassurer les potentiels investisseurs, l’entreprise a cherché à clarifier sa relation avec sa filière chinoise. « Malgré notre dépendance significative à l’égard d’Arm China à travers nos relations commerciales avec eux, à la fois comme source de revenus et comme canal vers l’important marché chinois, Arm China opère indépendamment de nous », indique la société.
La branche chinoise doit faire face à une pléthore de complications
Le renforcement des restrictions américaines à l’encontre de l’Empire du Milieu a inévitablement ébranlé les activités de l’entreprise en Chine. Ne pouvant pas se procurer certains matériaux ou machines lui permettant de fabriquer des puces avancées, ses clients chinois se sont tournés vers d’autres fournisseurs proposant des composants électroniques à faible coût. Les ventes d’Arm China sur la période d’avril à juin 2023 ont, par exemple, chuté de 16 % par rapport au deuxième trimestre 2022.
En parallèle, Arm doit composer avec les diverses poursuites entreprises par Allen Wu, l’ancien directeur général de la branche. Pendant près de deux ans, l’ancien dirigeant d’Arm China a résisté aux diverses tentatives visant à l’évincer de l’entreprise. Finalement, l’année dernière, les autorités de Shenzhen ont fini par intervenir. Allen Wu a décidé de ne pas en rester là, attaquant la société, lui qui détient encore 15 % des actions de l’entité chinoise.
Dans son dossier, Arm a reconnu que les poursuites intentées par Wu et ses associés pourraient encore causer un « effet négatif important ». La firme britannique craint que les tribunaux chinois se prononcent contre son partenaire chinois et imposent par la suite des changements à la gouvernance ou dans l’organigramme d’Arm China.