WeWork, l’opérateur de bureaux partagés, est en pleine tempête financière. Dans un courrier adressé ce mardi 8 août à la Securities and Exchange Commission (SEC), le gendarme de la bourse américaine, l’entreprise explique avoir des « doutes substantiels » sur sa capacité à poursuivre ses activités.

WeWork près de la banqueroute

Créée en 2010 à New York, WeWork s’est rapidement imposée comme une référence sur le marché du coworking. Auparavant valorisé à 47 milliards de dollars, le groupe a connu d’importantes difficultés financières fin 2019. En cause, une gestion controversée par son fondateur Adam Neumann, qui l’avait contraint à repousser son entrée en bourse.

Un an plus tard, l’entreprise a été fortement pénalisée par la pandémie. Ses espaces de coworking sont restés vides pendant de longs mois et, avec l’essor du télétravail, la demande de locaux professionnels a continué de chuter. Cet exil a mis davantage WeWork en difficulté, qui a accumulé 3,2 milliards de pertes en 2020.

Durant quelque temps, le géant des bureaux partagés est parvenu à sauver les meubles grâce à SoftBank, qui a injecté plus de 17 milliards de dollars pour redresser l’entreprise. Malgré la prise de contrôle du conglomérat japonais, son introduction en bourse, le licenciement de 2 400 salariés et la fermeture de 40 espaces de coworking, l’entreprise peine encore à sortir la tête de l’eau. Au second trimestre 2023, elle a enregistré 397 millions de dollars de pertes pour 877 millions de dollars de revenus.

Aujourd’hui, WeWork tire la sonnette d’alarme. Dans le document envoyé à la SEC, elle explique avoir perdu des milliards de dollars au cours des six premiers mois de l’année en raison des mauvaises conditions économiques mondiales. Face aux pertes financières qui se creusent, le besoin en liquidités toujours plus important et la baisse du nombre de locataires, les dirigeants s’inquiètent pour l’avenir du groupe.

Quel avenir pour WeWork ?

« La capacité de la société à poursuivre son activité dépend de la réussite du plan de la direction visant à améliorer ses liquidités et sa rentabilité au cours des 12 prochains mois », annonce WeWork dans le courrier adressé au gendarme boursier américain.

Plusieurs stratégies seront adoptées : la réduction des coûts de location, la négociation de meilleures conditions pour les baux et l’augmentation de ses revenus grâce à la signature de nouveaux contrats. La recherche de capitaux supplémentaires via l’émission de titres de dette ou la vente d’actifs est aussi une piste envisagée.

Sans surprise, l’action de WeWork a chuté de près de 24 % après cette annonce, atteignant 16 centimes. Depuis le début d’année, elle a dégringolé de 80 %.