Après 13 ans d’existence, WeWork, start-up d’espace de coworking, n’est toujours pas rentable. Lors du dernier trimestre de 2022, l’entreprise a encore déclaré une perte nette de 527 millions de dollars. Cumulant une dette de 3 milliards de dollars, la direction de WeWork serait en pourparlers avec Yardi, un de ses partenaires, pour se restructurer financièrement et obtenir davantage de liquidité.

Une valorisation factice

Fondée en 2010 à New York, WeWork était évaluée début 2019 à 47 milliards de dollars. Son fondateur Adam Neumann avait pour ambition d’introduire son entreprise en bourse. Un objectif rapidement balayé par la découverte des pertes de WeWork provoquant le retrait des investisseurs. La valorisation de l’entreprise s’écroulant et sous la pression des investisseurs, Adam Neumann a renoncé à son poste de PDG en septembre de la même année. Ayant déjà investi 7,4 milliards de dollars depuis 2017 dans l’entreprise, SoftBank a dépensé 10,6 milliards de dollars pour racheter les parts de l’ancien dirigeant et sauver WeWork.

Début 2020, la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’empirer la situation. Les clients ont rapidement abandonné leurs abonnements WeWork lors de la fermeture mondiale des bureaux et la découverte du télétravail. Cet exil massif a entraîné une perte de 3,2 milliards de dollars sur l’année 2020 d’après le Financial Times.

Afin de se relancer, la direction de WeWork a finalement décidé d’introduire l’entreprise en bourse en octobre 2021. La société était alors valorisée à 9 milliards de dollars, soit moins d’un cinquième de ce qu’elle valait près de deux ans auparavant.

Une énième volonté de relance pour WeWork

Un espoir de courte durée, quelques mois après l’entrée en bourse, la valeur des actions de WeWork a chuté de 88%, pour atteindre, actuellement, 1,14 dollar contre 9 dollars initialement. Malgré la prise de contrôle de SoftBank, l’introduction en Bourse, le licenciement de 2400 salariés, la fermeture de 40 espaces de coworking, l’entreprise n’a toujours pas trouvé un modèle économique viable. Elle cumule aujourd’hui plus de 3 milliards de dollars de dettes.

Dans cette morosité, une lueur d’espoir pourrait voir le jour. Depuis juillet 2022, la start-up aux 500 immeubles dans le monde travaille en collaboration avec Yardi, un concepteur californien de logiciels immobiliers, pour créer WeWork Workplace, une solution de gestion des espaces de travail. Convaincu par ce partenariat, Bloomberg rapporte que Yardi voudrait investir dans la société. Cet investissement permettrait à WeWork de restructurer sa dette et d’obtenir une liquidité suffisante pour tenter une énième fois de se relancer.

Le principal actionnaire et le premier créancier de WeWork, SoftBank ne devrait pas injecter d’argent supplémentaire dans l’entreprise. Selon le New York Times, la holding japonaise serait, tout de même, ouverte à une révision des prêts de WeWork en repoussant leurs échéances de novembre 2023 à mars 2025.