« Nous voulons faire de l’Europe un leader mondial de la recherche, de la conception, des essais et de la production de semi-conducteurs », voici le rappel d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, après sa visite des locaux d’IMEC (Institut de microélectronique et composants) à Louvain, le 7 juillet. Elle est venue, en compagnie du Premier ministre belge Alexander De Croo et du ministre-président flamand Jan Jambon, présenter un co-investissement de 1,5 milliard d’euros dans le centre de recherche.
Un Institut de recherche sur les semi-conducteurs quasi unique dans le monde
« Depuis que nous avons proposé le règlement européen sur les semi-conducteurs en février de l’année dernière, plus de 90 milliards d’euros d’investissements industriels en Europe ont été annoncés, » s’est félicitée Ursula von der Leyen. La présidente de la Commission a égrainé quelques exemples de projets en citant, sans les nommer, ceux d’Intel ou l’usine co-gérée par STMicroelectronics et l’américain GlobalFoundries.
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Ces groupes ont pu confirmer à diverses occasions que c’est bien le Chips Act européen qui a motivé leur venue ou leur agrandissement en Europe. Le texte n’est pas encore en vigueur, il le sera en automne, mais il symbolise une volonté politique encourageante pour ces entreprises.
L’Europe a d’autres arguments pour attirer, ce sont, notamment, les instituts de recherche comme le CEA-Leti à Grenoble, ou IMEC à Louvain. Ce dernier, bientôt quarantenaire, va toucher 750 millions d’euros de la Commission et autant de la Région flamande. Ces 10 dernières années, 300 millions d’euros y avaient déjà été investis.
Ces centres travaillent main dans la main avec des entreprises, comme Intel ou Rapidus, au Japon, pour développer des innovations dans le secteur de la microélectronique. Ils en existent moins d’une dizaine dans le monde.
Ils doivent régulièrement investir pour se maintenir à l’état de l’art, agrandir les capacités de leurs salles blanches. C’est ainsi qu’ils pourront continuer de présenter un intérêt dans leurs partenaires privés. L’argent, mais aussi un accord passé la semaine précédente avec le fournisseur de machine de fabrication de semi-conducteurs, ASML, va permettre à IMEC de travailler sur les processus les plus avancés au monde. Peter Wennink, PDG de la société néerlandaise, a participé à la visite de la présidente de la Commission.
(1/2) Today we welcomed President of the European Commission @vonderleyen, Belgium’s Prime Minister @alexanderdecroo, Minister-President of Flanders @JanJambon, Flemish Minister of Innovation @jobrouns1 and @ASMLcompany CEO Peter Wennink at imec. pic.twitter.com/yBJrTEZrh4
— imec (@imec_int) July 7, 2023
L’institut belge a pour particularité, en Europe, d’être l’un des rares organismes à toujours travailler sur le « more Moore », la perpétuation de la loi de Moore, le doublement de la capacité des microprocesseurs tous les deux ans. Ils impliquent des processus de production se mesurant en nanomètre. Il est ainsi un « porte-drapeau de l’innovation numérique. Unique dans le monde entier » dixit Ursula von der Leyen.
L’objectif de ce soutien est inchangé, il est le même qui a motivé l’adoption du règlement sur les semi-conducteurs, « Nous devons réduire de façon active les risques liés à nos chaînes d’approvisionnement en semi-conducteurs », a insisté la présidente de la Commission qui a insisté « cela est capital ».