Andy Jassy avait prévenu les employés d’Amazon : 2023 sera sous le signe des économies. Après avoir mis fin à des projets tels qu’un service d’e-santé et licencié plus de 27 000 salariés, le PDG de l’entreprise se penche désormais sur Amazon Studios, sa branche de production cinématographique. Avec des dizaines de milliards de dollars dépensés en programmes originaux au cours des dix dernières années pour des succès jugés limités, le grand patron demande des comptes à ses équipes.
Des programmes originaux aux résultats décevants
Contrairement à Netflix, Amazon a mis un bon moment avant de produire ses propres séries télévisées et films. Pourtant, les créations originales jouent un rôle majeur dans le bon développement des plateformes de streaming. Selon une étude menée en 2021 par Hub Entertainment Research aux États-Unis, le simple fait de labelliser un programme comme “original” augmente son intérêt auprès du public. En effet, 70 % des sondés âgés de 16 à 34 ans affirment que cela pique leur curiosité. C’est également le cas pour 53 % des répondants de plus 35 ans.
Inscrivez-vous à la newsletter
En vous inscrivant vous acceptez notre politique de protection des données personnelles.
Conscient de cet enjeu, Amazon Studios a mis les bouchées doubles pour rattraper son retard. En 2022, la division a investi plus de 7 milliards de dollars dans la production de contenus originaux, de programmes sous licences et d’émissions sportives. C’est 2 milliards de plus que l’année précédente.
Grâce à ces investissements colossaux, l’entreprise a pu proposer des séries à haut budget à son audience. Parmi celles-ci, Daisy Jones & The Six, The Power ou encore Dead Ringers, qui ont toutes les trois coûté plus de 100 millions de dollars à produire. Malgré ces efforts, les résultats n’ont pas été ceux escomptés. Il en est de même pour The Rings of Power, adaptation libre des ouvrages de Tolkien. Le programme, bien que très attendu, a été délaissé par une grande partie de l’audience au fil des épisodes. Selon les données de The Hollywood Reporter, seulement 45 % des téléspectateurs sont allés au bout de la série. Un échec par rapport au budget faramineux de 400 millions de dollars dont elle a bénéficié.
Pour bon nombre d’employés interrogés par le média spécialisé, le problème vient de la stratégie du studio, jugée trop fragile. « Il n’y a aucune vision de ce que doit être une série Amazon. C’est complètement aléatoire ce qu’ils font et comment ils le font », explique l’un d’entre eux.
Andy Jassy compte bien éclaircir les choses. Le processus de création et la gestion du budget de chaque programme seront passés au crible par le PDG. Et ce n’est qu’une partie de ce contrôle surprise du directeur. L’objectif est de mieux maîtriser les investissements du studio pour pousser des projets qui en valent réellement la peine pour accroître l’audience d’Amazon Prime Video sur le long terme.