L’Alliance des composants et systèmes pour l’industrie électronique (Acsiel) a publié son baromètre (pdf) de l’électronique pour le premier trimestre 2023. Englobant notamment les ventes liées aux semi-conducteurs, il est encourageant pour l’industrie française.

Les ventes de composants électroniques en hausse

Les ventes de composants électroniques et consommables en France, comprenant semi-conducteurs, passifs, circuits imprimés, connectique, crèmes à braser, flux et accessoires, ont maintenu leur dynamique positive au premier trimestre. Elles ont principalement été soutenues par les secteurs de l’automobile et de l’industriel.

Ces secteurs en croissance constante ont protégé le marché français des semi-conducteurs de la récession observée dans d’autres régions, notamment en Asie. La baisse de la demande des produits grand public tels que les PC et les smartphones est un facteur déterminant dans la crise traversée par le secteur des semi-conducteurs dans cette région du monde.

Ainsi, l’indice relatif aux ventes des composants et consommables électroniques est en hausse de 5 % comparé au trimestre précédent et de 21 % par rapport à la même période de l’année dernière. Outre l’automobile et l’industrie, la demande provenant des secteurs aéronautique, spatial, défense et ferroviaire a également contribué à la croissance soutenue des ventes de connecteurs, qui ont enregistré une augmentation trimestrielle de 18 %. Les circuits imprimés et les composants passifs ont eux aussi bénéficié de cet environnement de marché favorable.

L’Acsiel note tout de même un possible ralentissement de la croissance à court terme, en raison de l’accumulation des niveaux élevés de stocks. Néanmoins, les tendances de la demande finale sur le marché intérieur restent positives, ce qui laisse présager une orientation favorable pour l’avenir.

Des défis subsistent

Le baromètre s’intéresse également aux ventes liées aux équipements de test et mesures électroniques, ainsi qu’au matériel de production de cartes électroniques. L’Acsiel révèle que cet indice a enregistré une croissance annuelle de 16 %. Cependant, la croissance séquentielle n’a été que de 2 %, ce qui dissimule des orientations différenciées selon les secteurs.

Le domaine des équipements de test et de mesure a vu sa
croissance augmenter au premier trimestre, tout comme celui des machines de production, principalement destinées à la sous-traitance électronique. Néanmoins, le rapport souligne une légère diminution de 5 % des facturations. Dans ce contexte, les perspectives pour le deuxième trimestre se sont détériorées, tant sur le marché intérieur qu’à l’exportation, avec une diminution des commandes et de l’indice de confiance du secteur.

Dans le secteur des télécommunications, l’impact de la 5G, avec ses capacités à répondre à de nouveaux besoins tels que la santé, la mobilité et la productivité, reste encore à venir. Il convient de souligner que les investissements dans les moyens de mesure continuent de croître de manière soutenue en France, notamment avec la construction de nouvelles usines de voitures électriques et de batteries. D’ailleurs, Emmanuel Macron a récemment rencontré Elon Musk pour l’inciter à choisir la France pour sa prochaine gigafactory européenne.

Bien que les équipements d’investissement en France aient enregistré une croissance positive au premier trimestre, des défis subsistent. L’Acsiel assure par exemple que la disponibilité d’une main-d’œuvre qualifiée représente un défi majeur pour la croissance future des secteurs des équipements de test et de mesure, des télécommunications et des machines de production. Il est crucial que des mesures soient prises pour surmonter ces obstacles et soutenir les ambitions de réindustrialisation du pays, estime l’association.