Les rebondissements s’enchaînent dans l’affaire du rachat d’Activision Blizzard par Microsoft. Alors que la Federal Trade Commission (FTC), l’agence gouvernementale américaine chargée de la répression des pratiques commerciales anticoncurrentielles, demandait, le 12 juin, la suspension de l’acquisition, les PDG des deux groupes devraient être entendus dans les prochains jours pour défendre l’opération.

Un an et demi de négociations

En janvier 2022, Microsoft annonçait avoir conclu un accord afin de s’offrir Activision Blizzard pour la somme de 68,7 milliards de dollars. Cette acquisition est censée renforcer la position du géant de la tech sur le podium des plus grandes entreprises de l’industrie du jeu vidéo, derrière Tencent et Sony.

Face à une opération d’une telle ampleur, les régulateurs du monde entier se sont dépêchés d’enquêter sur l’impact d’un tel rachat sur l’écosystème du jeu vidéo. Ces derniers craignent notamment que Microsoft entre dans une position dominante en ajoutant à son catalogue certaines franchises les plus populaires du monde vidéoludique comme Call of Duty, World of Warcraft, Overwatch, ou Candy Crush. C’est le cas de la FTC qui, depuis décembre dernier, a déposé une plainte administrative pour bloquer l’offre.

45 minutes pour convaincre

Pour tenter de convaincre le régulateur américain, Satya Nadella et Bobby Kotick, respectivement président-directeur général de Microsoft et Activision Blizzard, vont être entendus par la juge Jacqueline Scott Corley à San Francisco, au cours d’une audience de cinq jours. D’autres témoins clés, comme Amy Hood, directrice financière de Microsoft, Phil Spencer, responsable de la division gaming de Microsoft et Armin Zerza, directeur financier d’Activision Blizzard, sont également attendus à la barre pour témoigner.

« Nos plus anciens cadres vont prendre la parole en personne pour répondre aux questions à propos de nos stratégies commerciales », déclarait David Cuddy, porte-parole pour la société basée à Redmond, relayé par Bloomberg. Selon Microsoft, « ce rachat signifie plus de choix pour les joueurs, une évidence qui apparaît une fois que l’on jette un œil plus attentif à l’affaire ».

Le mastodonte a joué des pieds et des mains pour se faire bien voir. Conscient que la licence Call of Duty est un des enjeux majeurs de l’opération, Microsoft dévoilait, début décembre, un partenariat avec Nintendo et Valve, l’éditeur Steam. Le géant s’est engagé à rendre accessibles les jeux de la franchise sur leurs plateformes respectives pendant au moins 10 ans. Un moyen de rassurer la FTC et les autres autorités de la concurrence. Une concession déjà approuvée par la Commission européenne, la Competition and Markets Authority (CMA), l’a, en revanche, jugée insuffisante.

La prise de parole des dirigeants de Microsoft et d’Activision Blizzard devrait avoir lieu d’ici le 29 juin, date de clôture de l’audition. Pendant 45 minutes, Satya Nadella devrait être interrogé sur le rachat et les divisions gaming de sa firme tandis que Bobby Kotick parlera de la stratégie commerciale d’Activision Blizzard dans le secteur du jeu vidéo. La date de clôture de l’acquisition est fixée au 18 juillet prochain.