Meta a accepté de revoir certaines de ses pratiques dans le secteur publicitaire afin d’éviter une sanction de la part de la Competition and Markets Authority (CMA), l’autorité antitrust du Royaume-Uni.

Un comportement potentiellement anticoncurrentiel

En 2021, cette dernière a lancé une enquête à propos d’accords permettant à Meta d’utiliser certaines données publicitaires provenant d’entreprises utilisant ses services pour développer et améliorer ses propres produits, pourtant en concurrence avec ceux des clients concernés.

« Par exemple, les données dérivées de l’engagement des utilisateurs avec des publicités sur Facebook pourraient permettre à Meta de savoir si un utilisateur est intéressé par un produit particulier tel que des baskets, ce qui pourrait alors à son tour alimenter une décision de montrer des listes de chaussures à ce même utilisateur lorsqu’il ouvre l’onglet Facebook Marketplace », détaille la CMA dans un communiqué de presse.

L’organisme a fait part de ses inquiétudes à la firme de Mark Zuckerberg, attestant qu’il pouvait s’agir d’une violation de la loi britannique sur la concurrence. L’entreprise vient de s’engager à apporter plusieurs changements à ses pratiques, notamment à limiter l’utilisation des données publicitaires issues d’entreprises tierces. Elle propose également d’offrir la possibilité aux annonceurs de refuser que leurs données publicitaires soient utilisées pour développer ou améliorer Facebook Marketplace.

La CMA semble convaincue

« L’avis préliminaire de la CMA est que l’offre de Meta répond à ses préoccupations en matière de concurrence », annonce l’autorité, mais elle n’a pas encore donné son avis final sur la question. Celui-ci devrait être partagé aux alentours du 26 juin.

« La réduction du risque que Meta exploite injustement les données des entreprises qui font de la publicité sur sa plateforme pour son propre avantage concurrentiel pourrait aider de nombreuses entreprises britanniques qui y font de la publicité. Nous consultons à présent sur ces engagements qui, selon nous, répondent à ce stade à nos préoccupations », a commenté Michael Grenfell, directeur exécutif chargé de l’application de la loi chez la CMA.

Le géant américain fait l’objet d’accusations similaires au sein de l’Union européenne ; la Commission lui a envoyé une déclaration d’objections en décembre 2022.

Il s’agit d’une période mouvementée pour Meta en Europe. Contrainte de céder Giphy à Shutterstock sous la contrainte de la CMA, la société a également écopé d’une très lourde amende d’1,2 milliards d’euros pour avoir enfreint le RGPD.