Alors que l’usage d’Internet et des équipements numériques prend de plus en plus de place dans les habitudes des Français, ces derniers s’intéressent davantage à leur impact sur l’environnement. En 2022 près de la moitié des internautes sont sensibilisés aux problématiques écologiques du numérique. Une prise de conscience essentielle pour atteindre la sobriété numérique et rentrer dans les clous de l’Accord de Paris.

Vers une prise de conscience

L’Arcep et l’Arcom, les autorités de régulation des télécommunications et de l’audiovisuel, ont présenté (PDF), le 11 avril, la troisième édition de leur référentiel des usages numériques en France. D’après elles, « 46 % des internautes pensent qu’utiliser internet pour consommer des produits culturels a un fort impact sur l’environnement ». En revanche, elles soulignent que « la part des internautes qui estiment à l’inverse que l’impact environnemental est faible ou très faible » a progressé de quatre points entre 2021 et 2022.

Impact utilisation Internet environnement

Infographie : Arcep et Arcom.

Dans leur étude, l’Arcep et l’Arcom estiment que l’empreinte carbone du numérique « pourrait tripler d’ici à 2050 ». En 2020, celle-ci s’élevait à 17,2 millions de tonnes de CO2. Ce nombre pourrait atteindre 49,5 millions de tonnes de CO2 dans un peu moins de trente ans. « Les ressources utilisées pourraient également tripler et la consommation de métaux et minéraux progresser de 60 % », précisent-elles. Des prévisions qui rejoignent celle de l’enquête sur l’empreinte environnementale du numérique en France publiée par l’ADEME et l’Arcep le 6 mars dernier.

Empreinte carbone numérique

Infographie : Arcep et Arcom.

Seconde main et durée de vie

Un moyen d’inverser la tendance serait de prioriser l’utilisation d’appareils reconditionnés ou de seconde main. Pourtant, les régulateurs révèlent que cette option reste très peu envisagée. En France, sur les 21,4 millions de téléphones portables vendus en 2020, seuls 13 % d’entre eux étaient reconditionnés.

Part smartphone reconditionnés

Infographie : Arcep et Arcom.

Du côté des téléviseurs, le constat n’est pas le même. L’Arcep et l’Arcom indiquent qu’en 2022, « 10 % des répondants déclarent disposer d’un téléviseur principal de seconde main ». La majorité de ces appareils est revendue, donnée ou recyclée.

Répartition des téléviseurs principaux remplacés

Infographie : Arcep et Arcom.

Pourtant les deux autorités signalent que « 45 % des détenteurs de téléviseur conservent leur appareil principal moins de 4 ans ». Parmi les personnes ayant changé d’équipement, 47 % d’entre eux l’ont fait alors qu’il était encore utilisable. « Un tiers l’a fait pour bénéficier d’une offre promotionnelle et un tiers pour monter en gamme », notent l’Arcep et l’Arcom.

Durée de détention téléviseur

Infographie : Arcep et Arcom.

Pour empêcher l’empreinte carbone du numérique de tripler de volume d’ici à 2050, les régulateurs assurent « qu’il reste encore des leviers à activer, notamment pour allonger la durée de vie des terminaux ». Une solution commençant à germer dans l’esprit des Français qui pourraient être tentés de garder leurs équipements numériques plus longtemps à l’avenir.