La filiale chinoise du fabricant britannique de processeurs Arm aurait renvoyé entre 90 et 95 de ses employés durant la semaine du 6 au 10 février 2023. Cette vague de licenciement s'explique par le contexte économique difficile dans lequel est plongée l'entreprise depuis plusieurs semaines.
Arm Chine : entre contexte géopolitique particulier et tensions en interne
Selon les informations de Reuters, Arm Chine aurait renvoyé près de 13 % de ses effectifs. Deux sources font référence « aux perspectives commerciales difficiles à venir pour la société ». Avec les tensions géopolitiques existantes entre la Chine et les États-Unis, certains clients de la filiale chinoise craignent que l'entreprise augmente drastiquement ses prix ou baisse la qualité de ses productions.
Outre ces suppositions, Arm Chine est en proie à de nombreuses tensions avec Cambridge, quartier général d'ARM. Au cours de l'année 2020, la filiale chinoise souhaitait progressivement se séparer de l'aura de sa société mère tout en récupérant les technologies qu'elle lui avait mises à disposition. Les dirigeants de l'entreprise ont vite réagi en tentant d'évincer Allen Wu, le PDG de sa succursale. Le dirigeant n'a pas quitté la filiale pour autant.
En mai 2022, alors qu'Allen Wu était toujours à la tête d'Arm Chine, la maison mère a décidé de précipiter la chute du PDG félon. Il visait à acter la démission du PDG pour qu'il soit remplacé par deux codirecteurs, Liu Renchen, conseiller du gouvernement, et Eric Chen, négociateur de SoftBank, actionnaire majoritaire d'Arm. Le propriétaire du fabricant de processeurs a enclenché toutes les formalités administratives afin que la succession puisse se réaliser sans encombre. Malgré cela, Allen Wu n'a toujours pas posé sa démission et affirme encore sur LinkedIn, être le patron d'Arm Chine.
Des licenciements pour surmonter la crise à venir et une éventuelle introduction en Bourse
Malgré ces difficultés, Arm a tenté de franchir un cap supplémentaire. À la base, Nvidia devait acquérir le concepteur britannique. Toutefois, les industriels du secteur des composants électroniques ainsi que les régulateurs du monde entier ont mis leur véto sur cette transaction. Suite à cet échec, Arm a envisagé une éventuelle introduction en Bourse.
La firme britannique viserait le Nasdaq, au détriment d'une place dans la bourse britannique. Pour y parvenir, l'entreprise a supprimé un millier d'emplois en mars 2022. Ces licenciements n'avaient pas affecté Arm Chine. Comme l'indique la firme dans un communiqué, « Arm Chine est une société distincte d'Arm, et bien que nous ne puissions pas commenter ses décisions en matière de personnel, nous ne prévoyons aucune perturbation de nos activités en Chine, qui continuent de rester fortes ». Arm souhaite désormais s'appuyer sur les bons résultats de sa filiale chinoise pour atteindre son objectif lors de son introduction en bourse. Comme l'indique la firme dans un communiqué, « Arm Chine est une société distincte d'Arm, et bien que nous ne puissions pas commenter ses décisions en matière de personnel, nous ne prévoyons aucune perturbation de nos activités en Chine, qui continuent de rester fortes ».