Activision Blizzard a accepté, le 3 février, de payer 35 millions de dollars d’amende pour se laver des charges retenues à son encontre. Le célèbre studio de jeu vidéo était accusé par la Securities and Exchange Commission (SEC) d’avoir échoué à maintenir un système permettant de récolter les plaintes de ses employés sur le lieu de travail et d’avoir enfreint une loi visant à protéger les lanceurs d’alertes. Une affaire qui intervient quelques jours avant que la Competition and Market Authority (CMA), le régulateur britannique, se prononce, de manière prévisionnelle, sur le rachat d’Activision Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars.

35 millions de dollars d’amende

Selon l’organisme fédéral américain, entre 2018 et 2021, Activision Blizzard n’avait pas mis en place, au sein de ses différents départements, un moyen de recueillir et d’analyser les plaintes de ses salariés en matière de mauvaises conduites. Le rapport de la SEC note que « par conséquent, la direction de l’entreprise ne disposait pas d’informations suffisantes pour correctement estimer et comprendre le nombre de plaintes et leur essence à ce propos ». Jason Burt, directeur du bureau régional de la SEC à Denver, souligne que l’absence « de contrôles nécessaires l’a privé des moyens d’évaluer si des problèmes plus importants existaient et devaient être divulgués aux investisseurs ».

La SEC a également indiqué que le studio basé à Santa Monica avait signé, entre 2016 et 2021, des accords de séparations avec d’anciens employés. Ceux-ci les obligeaient à informer l’entreprise s’ils étaient approchés par la commission pour partager des informations. Jason Burt affirme que « prendre de telles mesures n’est pas seulement une mauvaise gouvernance d’entreprise, mais c’est aussi illégal ».

Une première décision du régulateur britannique bientôt rendue

En parallèle de ces sanctions, Activision Blizzard est toujours dans le viseur des régulateurs du monde entier dans le cadre de son acquisition par Microsoft. Annoncé le 18 janvier 2022, ce rachat est, depuis, observé par les agences chargées de garantir le respect de la libre concurrence.

La Competition and Market Authority du Royaume-Uni est sur le point de partager ses conclusions provisoires. Par le passé, elle avait déjà alerté sur les risques pour le marché des consoles, des abonnements et du cloud gaming.

La décision de la CMA pourrait bien influencer les autres régulateurs. Interrogée par Bloomberg, Anne C Witt, professeure de droit pour l’EDHEC Business School, explique que « la FTC pourrait compter sur la CMA pour bloquer le rachat ».

Les autorités de la concurrence se font la course et la FTC veut aller plus vite que ses homologues européen et britannique. L’Union européenne et la CMA doivent, respectivement, rendre leur décision finale le 11 et le 26 avril.