La Federal Trade Commission (FTC), l’autorité de la concurrence américaine, a décidé d’attaquer en justice la fusion entre Microsoft et Activision Blizzard début décembre, pour l’empêcher. D’après les informations de Bloomberg, cette décision a été prise juste après un échange téléphonique avec les responsables de la concurrence de la Commission européenne.
Les autorités de la concurrence se font la course
Qu’ont pu dire les représentants européens à la FTC pour pousser cette dernière à porter l’affaire en justice le jour même ? Ils auraient expliqué qu’ils allaient prochainement discuter avec Microsoft sur de possibles mesures correctives. Une telle déclaration sous-entendrait que l’Union européenne pourrait valider, sous condition, le rachat annoncé il y a un an, pour 69 milliards de dollars. Cette décision pourrait fragiliser la procédure américaine, d’où la précipitation de la FTC a engagé des poursuites.
Le rachat nécessite l’approbation de plus d’une dizaine d’autorités de la concurrence, mais seules trois comptes réellement. Celle de la Commission européenne donc, qui doit prochainement publier ses reproches à Microsoft dans le cadre de son enquête, celle de la FTC et enfin celle de la Competition and Markets Authoriy (CMA), l’autorité britannique. Une décision préliminaire doit être rendue prochainement par cette dernière.
Si les trois autorités discutent, FTC veut aller plus vite que l’UE et la CMA pour ne pas risquer d’être placé en porte à faux. Les deux autorités européennes doivent rendre leur décision finale respectivement le 11 et le 26 avril, dans le cadre d’une procédure somme toute classique.
Microsoft veut convaincre de sa bonté avec « CoD »
Microsoft a commencé à prendre des mesures correctives pour obtenir le feu vert des autorités de la concurrence. Le géant a d’ores et déjà promis de maintenir disponible pour au moins 10 ans la licence phare d’Activision, Call of Duty, sur la PlayStation de Sony. Si l’entreprise japonaise a déjà repoussé cette main tendue, « CoD » devrait se retrouver sur Nintendo et sur ordinateur via la plateforme de Valve, Steam.
Officiellement, côté Microsoft, la confiance est de mise. Bloomberg rappelle que Brad Smith, président de l’entreprise, avait déclaré à l’occasion de la plainte de la FTC en décembre, « nous restons engagés dans la recherche de solutions créatives avec les régulateurs qui protégeront la concurrence, les consommateurs et les travailleurs du secteur technologique. »