Depuis presque un an, Microsoft tente par tous les moyens de faire valider son projet de rachat de l’éditeur américain de jeux vidéo Activision Blizzard. Pour y parvenir, le géant de la Silicon Valley va sans doute devoir faire quelques concessions à l’Union européenne (UE) qui s’interroge depuis plusieurs semaines, sur l’impact qu’aurait cette acquisition sur ses concurrents.

La Commission européenne enquête depuis plusieurs semaines sur ce projet de rachat

En janvier 2022, Microsoft annonce officiellement son projet de rachat du géant américain du jeu vidéo, Activision Blizzard, connu pour ses licences World of Warcraft ou encore Call of Duty, pour la somme de 68 milliards de dollars. Dix mois plus tard, cette acquisition est en suspend. Plusieurs autorités de régulation à travers le monde, dont la Commission européenne, ont décidé d’enquêter sur ce rachat.

Pour l’autorité européenne, cette opération de rachat pourrait mettre à mal la concurrence dans le marché vidéoludique, notamment face au rival numéro 1 de Microsoft, Sony. La Commission européenne avait enclenché une enquête préliminaire il y a quelques mois et aurait conclu que Microsoft était capable de racheter Activision Blizzard dans le but d’évincer ses concurrents.

Alors qu’elle s’est donnée jusqu’à la fin du mois de janvier 2023 pour dresser une liste des différents problèmes liés à ce projet de rachat et qu’un avis définitif est attendu en mars 2023, l’entreprise américaine pourrait bien anticiper avec quelques concessions pour convaincre l’Union européenne.

Microsoft va se rapprocher de son principal concurrent, Sony

L’entreprise de Satya Nadella serait prête à se plier à des dispositions particulières afin d’éviter tout problème et ainsi faire valider ce rachat. Selon les informations de Reuters, Microsoft va tenter de se rapprocher de Sony afin de parvenir à un accord sur dix ans entre les deux firmes et ainsi, limiter les pratiques anticoncurrentielles.

« Sony, en tant que leader du secteur, dit s’inquiéter de la disponibilité de Call of Duty. Mais nous avons dit que nous étions déterminés à rendre le jeu disponible le même jour sur Xbox et PlayStation. Nous voulons que les gens aient plus d’accès aux jeux, pas moins », précise un porte-parole de Microsoft. Le jeu phare d’Activision Blizzard, Call of Duty, serait ainsi disponible sur la console PlayStation de Sony dès le jour de sa sortie pour les dix prochaines années.

Même si cette stratégie convainc l’UE, Microsoft devra tout de même faire face à la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis ainsi qu’à la Competition and Markets Authority (CMA) du Royaume-Uni. Les deux régulateurs ont également ouvert des enquêtes sur le projet de rachat. Ils semblent être tout aussi sceptiques sur les régulateurs européens sur la question.