Le 8 novembre 2022, la Commission européenne a annoncé qu’elle allait ouvrir une enquête approfondie sur le rachat d’Activision Blizzard, grand éditeur américain de jeux vidéo notamment connu pour ses titres Call of Duty et World of Warcraft, par Microsoft. Le géant technologique est déjà sous le joug de plusieurs enquêtes impliquant ce projet d’acquisition qui ne réjouit pas certains régulateurs de la concurrence.

Microsoft veut racheter Activision Blizzard, l’exécutif européen s’inquiète

C’est en janvier 2022 que Microsoft annonce qu’il souhaite racheter l’éditeur Activision Blizzard pour 68 milliards de dollars. Cette acquisition entre dans sa stratégie de s’impliquer de plus en plus dans les jeux vidéo afin de concurrencer Sony. Elle a notamment acquis Bungie, l’éditeur connu pour la série de jeu Halo, et a investi ces derniers jours dans une plateforme coréenne de jeux blockchain, Wemade.

Dans un communiqué de presse, la Commission européenne a annoncé qu’elle lançait une enquête sur ce projet de rachat. Elle craint notamment que « l’opération envisagée puisse réduire le jeu de la concurrence sur les marchés de la distribution de jeux vidéo pour consoles et PC ». Elle évoque aussi la possibilité que l’accès à l’ensemble du catalogue de jeux vidéo d’Activision Blizzard soit immédiatement verrouillé, laissant l’exclusivité de tous ses titres aux seuls consommateurs des produits et abonnements Microsoft.

Une enquête préliminaire aurait mis en lumière « la capacité de Microsoft, de même que la tentation économique, de mettre en place des stratégies d’éviction des distributeurs de jeux vidéo pour consoles concurrents ». En tant que garant du respect de la concurrence, l’institution européenne se laisse quelques mois pour approfondir ses recherches et donner son avis sur cet éventuel rachat. Elle s’est donnée jusqu’au 23 mars 2022 pour publier les conclusions de son enquête.

Le projet de rachat de Microsoft dans le viseur de plusieurs régulateurs

Hormis l’Union européenne, deux autres pays travaillent sur ce dossier pour des raisons équivalentes. Tout d’abord, le Royaume-Uni au travers de sa Competition and Markets Authority (CMA). Cette dernière a demandé à Microsoft, mais aussi à Activision Blizzard de donner plus de précisions sur cette acquisition.

Pour l’autorité britannique, « Microsoft est déjà très bien implanté sur le marché des jeux vidéo avec la Xbox, Azure et Windows OS », et n’aurait donc pas forcément besoin d’acquérir un éditeur de jeux vidéo aussi important. Pour essayer de convaincre la CMA, Microsoft a tenté d’adopter la même approche que lors de son acquisition des droits du célèbre jeu vidéo Minecraft, mais le régulateur britannique reste inquiet.

Les États-Unis ont également ouvert une enquête via la Federal Trade Commission. L’institution américaine met également en avant le catalogue très fourni d’Activision Blizzard, mais vise aussi le système d’abonnement proposé par Microsoft, le Game Pass. Le géant technologique américain va devoir faire ses preuves s’il veut valider son rachat et ainsi, continuer à appliquer sa stratégie d’expansion dans le monde du jeu vidéo.