Le département de l’énergie américain a publié un projet de feuille de route sur l’avenir de la filière hydrogène le 22 septembre. L’administration Biden souhaite accélérer la production pour décarboner les États-Unis d’ici 2050.

L’énergie du futur ?

Dans le cadre de la loi bipartisane sur les infrastructures de novembre 2021, 62 milliards ont été dévolus au département de l’énergie (DOE). Sur cette somme 9,5 milliards doivent être utilisés pour le développement de l’hydrogène propre.

L’hydrogène peut être une alternative aux carburants fossiles pour l’aviation, le transport maritime, les industries lourdes. Il a l’avantage de ne pas dégager de CO2 lors de sa combustion. En France, la SNCF souhaite utiliser des trains à hydrogène pour remplacer les trains diesel. Un premier train est sur les rails en Allemagne.

Les Étas-Unis souhaitent produire 10 millions de tonnes d’hydrogène propre d’ici 2030, le double de la production actuel. L’objectif est de 20 millions de tonnes en 2040 et 50 millions en 2050. Les membres du DOE estiment que cela pourrait réduire les émissions de gaz à effet de serre des États-Unis de 10 %.

The Verge rapporte que lors d’un point presse, David Turk, secrétaire adjoint du DOE, a confirmé que l’hydrogène est « une technologie hautement prioritaire pour cette administration ». Un premier programme, doté de 7 milliards de dollars, visant à construire entre 6 et 10 centres de production régionaux, a été lancé. Il s’agirait de « l’un des plus gros investissements de l’histoire du DOE » à en croire le communiqué.

Des doutes subsistent sur la propreté de la production d’hydrogène

L’intérêt de l’administration Biden pour l’hydrogène ne fait pas pour autant l’unanimité. Produire de l’hydrogène est souvent polluant. Il est obtenu, notamment grâce à l’électrolyse, pour séparer les molécules d’eau. L’électricité n’est pas toujours d’origine renouvelable.

Une autre méthode consiste à faire réagir du méthane avec de la vapeur d’eau à haute température. Un processus qui crée des gaz à effet de serre et qui souffre de nombreuses fuites de méthanes. L’administration américaine espère que les technologies de captation de CO2 permettront de limiter la pollution, mais la question des fuites est en suspens.

Pour le moment, le gouvernement américain n’a publié qu’un projet de feuille de route pour consultation publique. Des appels à commentaire ont été formulés avant l’adoption définitive de la stratégie hydrogène du pays. En attendant, les centres de production régionaux pourront être créés, les demandes de subvention pourront être déposées dès novembre 2022.